Après avoir vécu quatre belles saisons à l'ASO Chlef, club avec lequel il a connu plein de bonheur (une coupe d'Algérie en 2005, soit le premier titre de l'histoire du club, des participations à la Coupe de la CAF et les premiers rôles en championnat), l'entraîneur Abdelkader Amrani a été convié à l'envers du décor avec ses deux expériences chez les deux USMA, d'Alger et d'Annaba. Une première expérience chez le club de Soustara qui a tourné court au soir d'une défaite dans le derby algérois face au MCA puis une seconde du côté de La Coquette où l'USMAn en est à son cinquième coach de la saison. Abdelkader Amrani, qui semblait bien tenir le fil dans un club où Aïssa Menadi change d'entraîneur comme il change de chemise, a fait les frais de l'élimination de son équipe de l'épreuve populaire la semaine dernière face au représentant de l'Interrégions, l'ESM Koléa, et de la crise qui s'en est suivie. En effet, lors de la reprise des entraînements, dimanche, Amrani s'est retrouvé avec un petit groupe de six joueurs car tous les autres avaient eu peur de rallier El-Hadjar, lieu qu'avait choisi les dirigeants pour éviter la colère des supporters. La situation ne s'est guère améliorée dans les deux jours qui ont suivi cette reprise, ce qui a contraint la direction d'envoyer l'équipe réserve renforcée par plusieurs juniors pour faire le déplacement d'Oran pour jouer le MCO jeudi dernier. Ce qui a contraint Amrani à annoncer sa démission. Mais qu'elle ne fut pas sa surprise en apprenant que son président l'a accusé d'avoir forcé les joueurs à quitter le club. «Moi, demander aux joueurs de rentrer chez eux. Si ce n'était pas un complot, comment se fait-il que ces mêmes joueurs se retrouvent à Oran pour disputer le match contre le MCO ?» Très ému, Amrani a eu les larmes aux yeux en rejetant les accusations de Menadi : «Moi, j'aime mon métier et je ne me permettrai jamais de faire une chose pareille. Pourtant, Menadi me connaît pour ça, c'est pourquoi je ne comprends pas sa réaction. Amrani est connu pour son intégrité et son honnêteté au point de proposer au président ma démission après le match de coupe contre Koléa afin d'éviter au club une crise face à la furie des supporters.» L'ex-coach de Chlef n'omettra pas de glisser que le président a une part de responsabilité dans l'élimination en coupe en promettant aux joueurs une grosse prime, alors que cette épreuve n'était pas un objectif. «Je devais construire une équipe compétitive, la sauver de la relégation et la placer dans les cinq premières places du classement, c'était ça mon objectif et Dieu merci, j'ai laissé l'équipe au quatrième rang», conclura Amrani qui s'est dit prêt à revenir à la barre technique si Menadi revient sur sa décision de démissionner.