Débrouille n Comment limiter les redoutables retombées de la flambée des prix sur les économies des familles ? Chacun y va de son conseil, de ses trucs et de ses bons plans pour régler la note. Si les ménagères algériennes avaient déjà l'habitude de faire le tour du marché pour choisir et acheter un bon produit frais, depuis la flambée des prix, elles font ce tour plusieurs fois, et ce n'est pas pour trouver le meilleur, mais le moins cher. Même si la différence se situe à quelques dinars seulement. Au marché (Trois-Horloges) de Bab El-Oued qui ne désemplie pas durant la matinée, pères de familles et ménagères se bousculent comme à leur habitude. Cependant, ce n'est plus cette ruée devant les étals ou les queues devant les boucheries ou les vendeurs de poulets. Les clients, couffin en main, circulent et traversent les 30 mètres de ce fameux marché populaire avant de faire demi-tour pour refaire une seconde, une troisième fois parfois, la navette avant de prendre la décision de s'arrêter devant un vendeur de légumes et demander un kilo de courgettes ou de pommes de terre (qui n'est pas cédé à moins de 60 DA). «Chère ! chère ! très chère la vie ! Les prix de certains produits ont triplé et d'autres ont même quintuplé», nous dit, non sans désarroi, un père de famille qui s'est arrêté devant un boucher pour acheter… une demi-livre de viande. «Au marché et depuis quelque temps, j'achète le strict minimum. Plus de fruits exotiques, plus de boîtes de conserves, plus de champignons. Désormais, je dois résister devant ces étals où sont proposés divers fruits …», regrette une dame, mère de 5 enfants. Un peu plus loin, un père de famille ayant entendu la dame se plaindre, nous montre son couffin qui ne contenait que quelques pommes de terre et deux boîtes de macaronis… «C'est depuis vingt minutes que je tourne en rond dans ce marché et c'est tout ce que j'ai pu acheter. Tout est cher et je n'ai que 500 DA sur moi avec lesquels, je dois acheter le lait, le pain, le beurre et donner de l'argent de poche à mes deux filles étudiantes... Il faut sacrifier l'une des deux dépenses pour qu'on puisse manger ce soir…», dit-il. Dans les magasins, les carnets de crédits des commerçants sont devenus plus volumineux. «Que voulez-vous que je fasse ? Pour vendre, il faut accorder des crédits à ses clients, les temps sont devenus très difficiles. Les gens achètent à crédit surtout l'huile de table, la semoule, les conserves de tomates et les pâtes, c'est-à-dire, les produits de première nécessité. Mais certains aussi achètent à crédit même le pain et le lait…», souligne un commerçant à la place du 1er-Mai, à Alger. Dans le supermarché (Carrefour) du Ruisseau, les ménagères poussent des chariots presque vides. «Il ne faut pas se fier aux apparences, ces charrettes ne servent à rien. Elles repartent souvent à moitié vides et puis encore, avec le peu qu'elles contiennent, on se désole souvent devant notre ticket de caisse. Avec 1 000 DA, on ne peut s'offrir que le strict minimum dans ce supermarché», souligne une dame qui habite Aux Annassers et qui a l'habitude de faire ses achats dans cette grande surface. Ce sont surtout, les huiles de table, les beurres, les fromages, les yaourts et les pâtes qui font peur aux consommateurs.