C'est surtout dans les wilayas de l'intérieur du pays que les jeunes chômeurs porteurs de projets se heurtent à des obstacles souvent insurmontables les poussant à jeter l'éponge. Le chef d'agence de Chlef a évoqué la contrainte pour certains promoteurs de présenter des garanties supplémentaires aux banques. Ce problème, qui a bloqué plusieurs chômeurs demandeurs de projets et les a contraints à abandonner au milieu du chemin, a également été soulevé par le chef d'agence Cnac de Illizi, Nasr-Eddine Bendehnoun. Ce dernier a déploré que «nos jeunes rencontrent beaucoup de contraintes alors que nous avons beaucoup travaillé pour les sensibiliser sur la création de leurs propres entreprises dans le cadre de l'Ansej, Angem et Cnac. Ils ne peuvent même pas payer les frais notariaux de la promesse de nantissement exigée par l'une des banques qui leur revient à plus de 30 000 DA en plus de la promesse de remboursement». Le problème des distances n'est pas en reste. Selon lui, le promoteur doit effectuer 250, 500 voire 700 km pour régulariser son dossier. «Nous n'avons pas de succursales qui entrent dans le cadre de la convention Cnac-Banques à Illizi. La BEA se trouve à 250 km du chef-lieu de la wilaya qui ne compte que la BDL et la Badr. La BNA se trouve à Djanet, à 450 km du chef-lieu de la wilaya. Le CPA qui fait partie de la convention, est inexistant dans notre wilaya». Bordj Omar Idriss et Dabdab sont, selon lui, les 2 communes les plus distantes du chef-lieu de la wilaya, respectivement de 700 et 500 km. «Certaines banques ne veulent pas s'engager avec des promoteurs résidant à plus de 200 km du chef-lieu de la wilaya. Le problème d'adresse a aggravé la situation puisque la plupart n'ont pas d'adresse exacte et bien définie. On retrouve Hay el-wasat, Hay el-Hadb Echerki ou tout simplement Bordj Omar Idriss. Leurs portes ne sont même pas numérotés», s'est-il désolé. Néanmoins, M. Bendehnoun s'est félicité de se retrouver avec 287 dossiers déposés à son niveau à la suite de la série de campagnes de sensibilisation sur le terrain à travers les différentes localités de la wilaya qui compterait quelque 4 000 habitants. Les créneaux les plus demandés, selon lui, sont l'élevage, la location de véhicules et le transport de voyageurs. La chargée d'études au niveau de la BEA de In Aménas nous a indiqué, pour sa part, que la plupart des promoteurs ne demandent que la location de véhicules 4X4 et le transport de voyageurs. «Nous avons bloqué actuellement ce type de projets, car nous avons financé un grand nombre de jeunes dans ce cadre dans l'attente de voir leurs retombées et le remboursement. C'est très difficile d'arriver à les voir sur site, car le plus proche promoteur est à 240 km. Nous voulons, en revanche, recevoir et encourager des projets sur les métiers d'artisanat qui vont être aidés en priorité», a-t-elle expliqué. Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), Ahmed Chawki, a promis de se pencher sur ces préoccupations et a annoncé qu'il sera procédé par exemple à l'identification des fournisseurs et à la sensibilisation des présidents d'APC pour donner en priorité les marchés à leurs jeunes promoteurs et l'encouragement de la création de projets de transport des dialysés et ceux du nettoyage.