Le Conseil de gouvernement a adopté, hier, le décret exécutif déterminant le régime spécifique des relations de travail dans le secteur de la presse. Indiquant lors de la rencontre hebdomadaire tenue au CIP sanctionnant les travaux de chaque conseil de gouvernement que l'objet de ce projet est «d'améliorer la situation professionnelle et sociale des journalistes», le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a tenu à préciser qu'il «ne s'agit point d'un nouveau statut pour les journalistes, mais d'un ensemble de dispositions réglementant les aspects propres à l'exercice de cette profession». «Ce décret vient en application de l'article 4 de la loi 90/11 portant sur les relations de travail, visant à renforcer les droits des journalistes.» Ce nouveau projet concernera-t-il uniquement les journalistes permanents ? Sur ce point, l'orateur dira que ce projet prendra en considération «les journalistes permanents et contractuels, les collaborateurs et les correspondants de presse des secteurs public et privé ainsi que les free-lance, et enfin les journalistes de la presse partisane». «Beaucoup de journalistes étaient fragilisés et souffraient d'instabilité en matière de salaires, d'évolution de carrière», selon le porte-parole. Pour le ministre, le décret en question vient à point nommé «protéger le journaliste des actes de violences, d'agressions et contre toutes pressions dont il pourrait faire l'objet dans sa recherche des sources d'information». Le journaliste, bénéficiera, en outre, d'un contrat d'assurance complémentaire pour la couverture des événements à risques. «Le nouveau texte consacre les droits et devoirs des journalistes en matière de volume horaire de travail, de sécurité sociale, de congés, de rupture de contrats», explique-t-il, avant d'ajouter : «Ce sont les conventions collectives qui détermineront le contenu dans chaque titre.» Concernant la carte professionnelle, M. Boukerzaza a déclaré que «bientôt une commission se penchera sur cette question». Interrogé sur la liberté de la presse en Algérie, le ministre en charge du secteur, a fait savoir que «sur les plans législatif et réglementaire, les textes garantissent l'exercice de ce droit consacré par la Constitution». Mais «au niveau de l'application sur le terrain, des problèmes peuvent surgir» reconnaît-il. «L'Etat fait des efforts pour les aplanir.» Le ministre de tutelle a été invité à s'expliquer sur la pénalisation des délits de presse. «Ce cas fait l'objet de débats, mais il faut savoir que dans 97% des cas des actions en justice émanent de citoyens s'estimant diffamés.»