Résumé de la 112e partie n Le témoignage des déménageurs et de l'agent de banque accusent Roxie de mauvais comportements envers Tim. C'est insuffisant pour l'inculper d'homicide volontaire… Ils étaient à la porte du 101 Christopher Street quand une voix familière appela : «Tante Alvirah.» Willy et elle se retournèrent d'un seul mouvement. Un jeune homme se dirigeait vers eux, svelte, le nez chaussé de lunettes demi-lune. «Brian, qu'est-ce que tu fabriques ici ?» Brian était le fils de la sœur décédée de Willy, Madaline. Devenu auteur dramatique de renom, il était pour Willy et Alvirah le fils qu'ils n'avaient pas eu. «Je te croyais à Londres, dit Alvirah en le serrant contre elle. — Et je pensais que vous étiez en Grèce. Je viens de rentrer, ils avaient besoin d'un complément de dialogue. C'est moi qui ai écrit le scénario de ce truc-là.» Il désigna d'un geste les caméras plus loin dans la rue. «Bon, il faut que j'y retourne. A plus tard.» Quelques mètres plus loin, des machinistes installaient une caméra suspendue sur un camion. Alvirah nota inconsciemment la scène tout en sonnant à la porte du concierge du 101. Dix minutes-plus tard, ils visitaient l'appartement avec ses trois chambres à coucher et son grand séjour où le regretté Tim Monahan avait rendu le dernier soupir. «Vous avez de la chance, les informa le concierge. Roxie a téléphoné hier pour prévenir qu'elle ne voulait plus de l'appartement, personne ne sait encore qu'il est disponible. Et vous êtes le genre de locataires qui intéressent la direction, ajouta-t-il d'un air hypocrite en songeant au chèque de mille dollars d'Alvirah serré au fond de sa poche. Vous voulez dire qu'elle n'avait pas l'intention de le libérer lorsqu'elle est partie s'installer en FIoride ? — Non. Elle a dit qu'elle en aurait peut-être besoin, mais elle l'avait mis au nom de Tim.» Le vieux fauteuil prenait le soleil du matin. Le reste de la pièce était vide. On voyait encore les marques de craie tracées sur le sol par la police pour indiquer l'emplacement du corps de Tim. Une ombre joua sur le fauteuil. Surprise, Alvirah se retourna et vit passer devant la fenêtre la caméra montée sur le camion de Mirage Films. «J'ai trouvé», dit-elle. Le lendemain matin, assise sur une chaise dans sa chambre du Lennox Hill Hospital, Nelly attendait sa sortie. Sur ses genoux était ouvert un bloc ligné sur lequel elle inscrivait tout ce qu'elle devait faire avant son incarcération. Dennis O'Hara lui avait tristement annoncé que le procureur ne négocierait qu'à la seule condition qu'elle accepte une condamnation de quinze ans sans possibilité de remise de peine. «C'est pure justice, lui avait-elle dit d'une voix calme. Je dois expier mon crime.» Puis elle avait tressailli quand il lui avait pris la main. Son poignet était douloureux, probablement parce que Roxie l'avait serré trop fort en tentant de lui arracher le pistolet. Et elle avait une écorchure à l'index, à l'endroit où elle s'était égratignée en essayant de mettre en marche le micro de la broche. (à suivre...)