Résumé de la 110e partie n Le sort de Nelly turlupine Alvirah. Elle passe une bonne partie de la nuit à écouter l'enregistrement et à prendre des notes. Quelque chose ne tourne pas rond dans l'histoire de Nelly. Une demi-heure s'écoula. Puis Willy conclut : «Je ne vois rien. Mais ce vieux fauteuil La-Z-Boy me fait penser au vétéran Buster Kelly. Souviens-toi, il avait un fauteuil de ce genre, lui aussi. Il avait même insisté pour l'emporter avec lui dans la maison de retraite. — Willy, peux-tu répéter ce que tu viens de dire ? — Buster Kelly avait insisté pour l'emporter... — Willy, c'est ça. Tim était installé dans son fauteuil quand Nelly est entrée dans l'appartement.» Alvirah tendit le bras et s'empara de son carnet. «Ecoute. Selon Nelly, les déménageurs étaient en train de quitter l'appartement quand elle est arrivée. Pourquoi n'avaient-ils pas emporté le fauteuil ?» Elle se leva d'un bond. «Willy, tu ne comprends donc pas ? Tim avait une raison pour avouer à Nelly que Roxie l'avait roulée. Je te parie que Roxie venait de lui dire d'aller se faire pendre ailleurs. Elle était restée avec lui jusqu'à ce qu'il lui remette le billet de loterie et qu'elle l'ait encaissé. Ensuite elle n'avait plus besoin de lui.» Plus elle parlait, plus Alvirah était convaincue d'avoir trouvé la clé du problème. Sa voix monta d'un cran sous l'effet de l'excitation. «Tim voulait empêcher Nelly de toucher sa part mais il n'avait jamais pensé que Roxie s'apprêtait à le doubler. Le fait qu'elle ait dit aux déménageurs de laisser le fauteuil en place fut, sans doute, pour Tim la preuve que Roxie s'apprêtait à le virer. — Et en avouant à Nelly qu'il l'avait escroquée, Tim pensait pouvoir reprendre le billet et toucher la moitié de l'argent. Le raisonnement se tient, admit Willy. — Nelly n'a pas tué Tim. La première balle lui a seulement effleuré le front. Roxie n'a pas saisi la main de Nelly pour lui ôter le pistolet, mais pour le pointer vers Tim.» Ils échangèrent un regard. Les yeux de Willy brillaient d'admiration. «La rousse la plus intelligente du monde, dit-il. Reste un hic, chérie : comment vas-tu le prouver ?» Comment allait-elle le prouver ? Alvirah fit une liste des points par lesquels commencer. Elle voulait parler aux déménageurs qui avaient vidé l'appartement de Roxie. Tim avait dit à Nelly qu'il avait conservé le billet de loterie dans le coffre d'une banque au coin de Christopher Street. Elle voulait la retrouver et vérifier la date à laquelle il avait loué le coffre et sous quel nom. Et enfin, elle voulait s'entretenir avec le concierge de l'immeuble où Roxie et Tim avaient installé leur petit nid d'amour. Mais ses cellules grises avaient beau travailler, Alvirah avait l'impression déprimante que son cerveau tournait dans le vide. Le fait demeurait qu'il lui serait pratiquement impossible de prouver que Roxie avait guidé la main de Nelly. A neuf heures elle téléphona à Charley Evans au Globe et lui décrivit les informations qu'elle recherchait. Il la rappela à dix heures. C'était l'entreprise Stalwart Van qui avait effectué le déménagement de Roxie et Tim. (à suivre...)