Résumé de la 106e partie n Nelly a tué son ex-mari le jour du rendez-vous. Alvirah paie la caution et la fait sortir de prison. Mais, pourquoi Nelly a-t-elle épargné Roxie, la femme de son ex ? Celui qui tenait le pistolet a dit : «Descends-la.» Mais son copain a sans doute cru que j'étais un flic en civil ou quelque chose de ce genre, continua Nelly. Quoi qu'il en soit, il s'est affolé et m'a tendu son arme. Je leur ai dit qu'à leur âge, ils feraient mieux d'être à l'école et de jouer au base-ball, comme le faisaient les garçons de mon temps.» Alvirah hocha la tête. «Vous aviez donc ce pistolet sur vous quand vous êtes aIlée chez Tim et Roxie ? — Je n'avais pas le temps d'aller le déposer dans un commissariat de police. Tim avait dit qu'il ne m'accorderait que quinze minutes. Il se trouve que dix m'ont suffi.» Alvirah vit que Willy était sur le point de poser une question. Elle l'arrêta d'un signe. Il était manifeste que Nelly revivait la scène dans son esprit. «Bien, Nelly, dit-elle doucement. Que s'est-il passé une fois que vous vous êtes retrouvée chez eux ? — J'avais deux minutes de retard. On tournait un film dans Christopher Street, et j'avais dû me frayer un chemin à travers les badauds qui regardaient les acteurs. Les déménageurs étaient en train de partir lorsque je suis arrivée. Roxie m'a fait entrer. Tim ne l'avait probablement pas avertie de ma visite. Elle est restée bouche bée à ma vue. Le séjour était vide à l'exception du vieux fauteuil de Tim, et il était affalé dessus, comme à l'accoutumée. Il ne s'est même pas levé, comme toute personne bien élevée. C'est alors que sa culottée de bonne femme m'a dit : «Foutez le camp.» «J'étais tellement nerveuse que j'ai regardé Tim droit dans les yeux et lui ai déversé tout ce que j'avais soigneusement répété, que je n'en avais plus que pour un mois à vivre et que je voulais qu'il me pardonne mes accès de colère contre lui, que l'histoire du billet n'avait plus d'importance et que j'étais contente qu'il ait quelqu'un pour s'occuper de lui. Mais avant de mourir, comme sa mère, je voulais connaître la vérité. — Vous lui avez dit ça ! s'exclama Willy. — C'était drôlement malin de votre part, souffla Alvirah. — Quoi qu'il en soit, Tim faisait une drôle de tête, comme s'il se retenait de rire, et il a dit que toute cette histoire l'avait tracassé depuis le début. Oui, il avait acheté le billet gagnant et l'avait échangé contre celui de Roxie. Puis il l'avait gardé dans un coffre à la banque de la 4e Rue Ouest, jusqu'au moment où il l'avait retiré et donné à Roxie pour qu'elle aille l'encaisser le dernier jour. Il était désolé d'apprendre ce qui m'arrivait, il avait toujours su que j'étais une femme épatante et généreuse. Il a tout reconnu comme ça ! s'étonna Alvirah. Si vite que j'en suis presque tombée à la renverse. Il riait carrément à la fin. Quand j'y repense, je suis certaine qu'il se moquait de moi. Je me suis alors aperçue que je n'avais pas la broche et j'ai ouvert mon sac et me suis mise à fouiller à l'intérieur. (à suivre...)