A Ouargla, le premier jour d'été commence lorsque les dattes atteignent leur grosseur normale. L'événement est fêté par un rite particulier : toute la journée, on s'asperge mutuellement d'eau. Chacun remplit un ustensile et arrose tous ceux qu'il rencontre dans la rue. On va aussi dans les maisons et les palmeraies et on s'asperge, dans la joie et la bonne humeur. A partir de ce jour, on peut se baigner dans les cours d'eau. Ce rite d'aspersion est très répandu au Maghreb et ce, depuis l'antiquité : saint Augustin se plaignait que les Berbères allaient se baigner dans les plages nus, hommes et femmes mêlés. Les baignades rituelles se faisaient également à l'occasion d'une autre fête estivale, l'Aïençera, et surtout pour la période caniculaire d'awusu. A Ouargla, le premier jour d'été donnait lieu à quelques rites spécifiques. Les femmes et les filles mettaient à tremper du fenugrec dans de l'eau et s'en enduisaient les avant-bras pour se donner de la force et travailler la laine sans se fatiguer. Les hommes se faisaient établir des talismans pour se protéger du venin des serpents et des scorpions qui pullulent en été. Ces talismans sont accrochés aux portes au moyen de dattes écrasées. Le plat rituel de ce premier jour d'été est un couscous aux herbes, appelées srayer. Les herbes – harmel, armoise, cotule, fenugrec et d'autres plantes – sont moulues et roulées avec la farine de couscous. C'est un plat amer et piquant mais qui donne de l'énergie.