Comme tant d'autres fruits, la datte est employée depuis longtemps comme médicament. Les Grecs et les Romains ne la cultivaient pas mais ils en importaient du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. On consommait surtout les dattes sèches parce que les fraîches, trop fragiles, n'étaient pas exportables sur de longues distances. Les médecins grecs, tels Galien ou Dioscoride, recommandaient la datte pour les athlètes et les convalescents parce qu'elle donne des forces et de la vigueur. Mais quand la datte est trop mûre ou qu'elle sent mauvais, elle provoque des frissons de fièvre et un étranglement du foie. Mélangée à de l'hydromel (boisson fermentée à base d'eau et de miel), elle a des propriétés aphrodisiaque et calme les inflammations. On pensait aussi que manger trop de dattes enivrait. Les médecins musulmans distinguent plusieurs variétés de dattes, récoltées en fonction de leur degré de maturité : la datte Balah est la datte la moins mûre, cueillie dès qu'elle prend forme ; elle ressemble à une olive de couleur verdâtre et de goût âcre, la datte Basar est également un fruit non mûr mais ayant atteint la grosseur voulue, de couleur rouge ou rousse ; elle a un goût sucré. La datte Rut'b est celle qu'on appelle en français «datte fraîche» ; elle se gorge d'eau et de sucre ; la datte est dite Thamr à la dernière phase de son mûrissement, quand elle commence à voir sa peau s'assécher et s'amincir. On sait que le Prophète, selon les recueils de hadiths, a évoqué toutes ces variétés et loué chacune d'elles.