L'Algérie ne compte pas céder aux pressions de l'OMC concernant l'augmentation du prix du gaz sur le marché intérieur. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, est ferme : «L'Algérie possède d'importantes réserves et, de ce fait, n'a aucune raison de se soumettre aux exigences des autres pays.» «La position de l'Algérie est inchangée. Il n'y a pas de concessions à faire dans ce sens et on ne va pas augmenter le prix du gaz sur le marché intérieur juste pour satisfaire une organisation et se rapprocher du prix appliqué sur le marché international», a affirmé, ce matin, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des mines, sur les ondes de la chaîne III. Le prix intérieur du gaz comprend tous les coûts (exploration, développement, transport, distribution…) et il est fixé par la loi sur les hydrocarbures, alors il inclut, a expliqué le ministre, tous les coûts en sus d'une rentabilité raisonnable. A comprendre que le prix n'est nullement subventionné par l'Etat. «Notre démarche est logique et basée sur des concepts économiques très clairs, transparents, qui ont été expliqués aux différents partenaires de l'OMC. On leur a fourni toutes les réglementations. donc on ne fait pas ça d'une manière chaotique ou volontaire, mais tout est basé sur des études et des calculs précis», a encore souligné l'invité de la radio nationale. La fixation du prix du gaz sur le marché intérieur est un fait totalement différent par rapport au marché international par le simple fait que l'Algérie possède d'importantes réserves en la matière et n'a aucune raison de se soumettre aux exigences des autres pays, d'autant que même dans le prix actuel, tous les coûts ont été pris en compte. «Le jour où l'Algérie devient un pays importateur, il est évident que le prix sur le marché intérieur va devenir comme celui du marché international. Tout cela est défini dans un décret transparent et qui a été soumis à l'OMC», a tenu à préciser M. Khelil. Le premier responsable du secteur de l'énergie n'a pas pour autant écarté une hausse graduelle des prix de ce produit dans les années à venir, tout en insistant que cela n'a rien à voir avec les pressions étrangères, mais plutôt par rapport à l'augmentation des coûts d'exploration, de production et de distribution. Le prix actuel du gaz constitue, d'ailleurs, un facteur important pour attirer les investisseurs étrangers dans le domaine de l'énergie et autres. «Le gaz vendu sur le marché intérieur aux entreprises peut être utilisé soit par la pétrochimie, la production de l'électricité…, ce qui représente un privilège non négligeable aux investisseurs étrangers en Algérie», a indiqué M. Khelil, précisant qu'il n'y a aucune différence entre le client national (entreprise ou personne) et étranger.