Evénement n M'hamed Benguettaf, directeur du théâtre national, a organisé, hier, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté d'expression, une cérémonie en l'honneur des journalistes. «C'est une contribution de la part du théâtre national de rendre hommage aux journalistes qui pratiquent au quotidien la communication, qui informent et qui militent, d'une façon comme d'une autre, pour la liberté d'expression», a déclaré M.Benguettaf ajoutant : «la liberté d'expression n'a pas de frontières, elle se pratique partout et à tous les niveaux de la communication.» Même l'art est une forme d'expression qui, selon Brahim Noual, universitaire et professionnel du 4e art, doit – et c'est une condition – s'exercer librement et indépendamment de toute contrainte sociale ou d'un quelconque mouvement d'humeur. «L'art, de par sa fonction, contribue dans la liberté d'expression, il milite pour la liberté d'expression», a-t-il estimé, relevant que «la liberté d'expression de l'art s'exprime pleinement à travers la création». Celle-ci renvoie aux préoccupations à la fois esthétiques et sociales de l'artiste ou, en général, de l'intellectuel. Si l'art se révèle manifestement un acte d'engagement, c'est parce qu'il est ancré dans son contexte social, impliqué dans son époque historique et soucieux des enjeux fondamentaux qui déterminent son engagement dans le domaine de la liberté d'expression. Cette liberté d'expression ne se meut et n'évolue que s'il y a un processus créateur. «L'art, selon Brahim Noual, change et améliore la vision de la société, il participe à sa clairvoyance.» Qui dit en effet engagement, dit systématiquement liberté, un acte résultant d'un choix libre et délibéré et individuel d'un idéal ; et sans cette liberté point d'émancipation, ni d'inspiration ou d'individualité. Qui dit également liberté d'expression, dit invariablement critique. La critique – elle résulte de la conscience sociale et du sens collectif – joue un rôle important et privilégié, un rôle actif et transformateur, dans la pratique libre et créative de l'art. Sans la critique point d'émancipation artistique ni de processus créateur ou de renouvellement esthétique. L'art ne vit et n'évolue que par sa critique que la liberté de la presse lui réserve. Ainsi, Brahim Noual a estimé l'existence d'un rapport entre liberté de la presse et liberté de l'art ? «Il y a une relation intime et sincère entre ces deux libertés», a-t-il souligné. Parce que de ce rapport privilégié et profond naît le dialogue, dialogue impulsé et dynamisé par le critique. «Le critique est un passeur d'idées, de sublime, d'esthétique, de valeurs, en somme de la création vers le large public», a-t-il conclu.