Résumé de la 39e partie n L'hospitalité et la générosité, voilà les principes d'une vie bien menée, conforme aux règles de la bienséance. Dans certaines versions, bent al-Khoss est donnée comme une reine du désert et son père comme un roi. Son père, devenu trop vieux pour commander, veut lui confier le pouvoir. — Tu as plusieurs fils, ce ne serait pas convenable de me désigner à leur place ! — Tu es plus sage qu'eux ! Le roi consulte le peuple : comme il connaît la sagesse de la jeune femme, il accepte la décision et lui fait allégeance. Mais une autre tradition nous apprend que le peuple refusant de se faire commander par une femme, a rejeté la proposition du vieux souverain. — Le peuple ne veut pas de toi ! lui dit son père. Il croit que tu ne saurais le gouverner ni le mener à la victoire, en cas de guerre ! — Tu sais bien que j'en suis capable ! dit la jeune femme. — Moi je te crois, mais il faut en convaincre les autres. La jeune femme, pour montrer sa force et sa capacité à gouverner, fait alors construire une immense séguia, une conduite d'eau, qui, dit-on, allait du Sahara algérien à… La Mecque. Les pèlerins algériens étaient ainsi assurés de ne pas manquer d'eau au cours de leur long voyage ! L'ouvrage émerveille la population qui accepte alors de se laisser gouverner par bent al-Khoss. Au XIXe siècle, subsistaient encore les ruines de cette séguia : il s'agissait, probablement, des restes d'un aqueduc remontant à la période romaine. On dit que bent al-Khoss a fondé plusieurs villes dans le désert du sud oranais : la plus citée est al As'bih dans la région d'Al-Bayadh. La légende nous apprend que bent al-Khoss a été une souveraine juste, exerçant l'autorité avec sagesse. Un jour, un sultan du Gharb, séduit par sa grande beauté, demande sa main. — Nous unirons nos deux tribus, lui dit-il, et nous formerons un royaume puissant. Mais la jeune femme lui répond poliment qu'elle ne veut pas se marier. Le sultan, offensé par ce refus, lui livre aussitôt la guerre. Retranchée dans une forteresse, la jeune femme et sa tribu doivent subir un siège long et épuisant. La nourriture et surtout l'eau viennent à manquer. — Tu dois te rendre, lui disent les notables venus la voir en délégation. — Si j'accepte sa proposition sous la contrainte, il ne manquera pas de nous dominer ! — Mais si le siège continue, nous allons tous mourir de soif ! — Faites-moi confiance, dit la jeune femme, je saurais vous débarrasser du tyran ! Bent al-Khoss demande alors aux femmes de réunir les burnous de leur mari et, avec le peu d'eau qui en reste, de les laver. Elles étendent, toujours sur ordre de bent al-Khoss, les burnous sur les murs de la forteresse pour que l'ennemi les voie. Le sultan du Gharb et ses hommes les voient, en effet, et ils s'écrient : — Les réserves d'eau de bent al-Khoss seraient donc abondantes au point de laver les burnous de ses hommes ? Le jour même, le sultan lève le siège. (à suivre...)