Patrimoine n Cette année, la 5e édition de «Andaloussiettes El Djazaïr», qui va se tenir du 7 au 16 mai, sera placée sous le générique de «Nouba fi djawla». «La nouveauté dans cette présente édition, c'est qu'elle est itinérante», a déclaré lundi Redouan Mohamed, directeur de l'établissement Arts et Culture, initiateur de ce rendez-vous musical, lors d'un point de presse au complexe culturel Laâdi Flici (théâtre de verdure). Et d'ajouter : «dix-huit participants sont retenus pour "andaloussiettes el djazaïr ". Ils animeront des soirées dans 19 communes de la ville d'Alger.» Redouan Mohamedi a, ensuite, expliqué que le choix de ces communes a été motivé par les commodités logistiques et techniques que ces dernières peuvent assurer pour un bon déroulement des concerts. «C'est aussi une marque de respect pour les associations qui vont se déplacer et se produire dans une salle disposant d'une scène avec tout le confort technique», a-t-il encore dit. S'exprimant, ensuite, sur le caractère itinérant de cette manifestation, M. Redouan Mohamedi, pour qui «la culture doit aller là où elle est revendiquée», a indiqué : «la culture est souvent centralisée, monopolisée, d'où notre objectif majeur, celui de décentraliser la culture de manière à signifier que celle-ci (la culture) s'adresse à tous les citoyens.» L'établissement Arts et Culture œuvre alors dans une politique visant à favoriser et à développer la culture de proximité. «De par notre action, et les efforts que nous déployons, nous avons voulu donner un sens et un caractère à la culture de proximité», a-t-il relevé. Et de poursuivre : «cela se traduit de toute évidence par ce travail de concertation, de dialogue et de débat avec les élus locaux, les professionnels de la culture et les citoyens. En somme, nous œuvrons à créer des liens entres les différents acteurs susceptibles de créer l'événement et de renforcer l'action culturelle au niveau local.» Partant de ce fait, celui de soutenir et de cultiver la culture de proximité, l'établissement Arts et Culture s'attelle avec «Nouba fi djawla» à réinvestir les espaces culturels, donc à marquer un retour, de plus en plus avec force, sur la scène culturelle. «Il faut savoir que notre établissement est porteur de projets», a-t-il dit, ajoutant : «et par conséquent, nous sommes à l'écoute de toutes les propositions que peuvent nous suggérer les élus locaux en concertation avec les professionnels de la scène culturelle. C'est pour cette raison que nous donnons aux communes la possibilité d'organiser des spectacles, de créer des événements et des habitudes culturels.» Plus tard, M. Redouan Mohamedi, qui a estimé que le programme de l'établissement Arts et Culture est une action réfléchie menée dans la continuité, a reconnu que celui-ci (le programme) est mené dans la répétition. «On fait effectivement dans la répétition pour, d'une part, mieux marquer notre présence, et, d'autre part, pour créer et maintenir des traditions culturelles», a-t-il dit, précisant : «Notre action ne répond nullement à des hypothèses de travail. Elle est adaptée à la réalité.» l «Andaloussiettes El Djazaïr» est une manifestation annuelle pensée et initiée par l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger en vue de créer une tradition de rencontre annuelle des troupes et associations dont l'objectif est de perpétuer l'art musical arabo-andalou. «En encourageant la confrontation musicale entre les troupes naissantes et les autres associations, nous agissons de manière à créer un espace au patrimoine musical andalou où le public sera convié», a dit M. Redouan Mohamedi. Ainsi, ce rendez-vous musical a pour objectif de faire promouvoir le patrimoine musical comme il vise aussi à «défossiliser le patrimoine». «Le patrimoine n'est pas l'affaire d'une élite. C'est un bien culturel collectif», a fait rappeler le directeur de l'établissement Arts et Culture. Et de poursuivre : «par cette initiative, celle déplacer la culture aux communes – des quartiers populaires – et de la décentraliser en conséquence, nous aspirons à casser ces faux repères et à évacuer ces clichés.». Et d'ajouter : «la culture est un acte de partage». Même les professionnels de cette musique présents à la conférence s'accordent à dire que la musique arabo-andalouse ne s'adresse pas uniquement à une élite – la bourgeoisie. «Elle s'adresse à tous, à tous les mélomanes», ont-ils dit. Et d'indiquer que «ceux qui adhèrent aux associations ou s'inscrivent dans les conservatoires pour apprendre cette musique sont, pour la plupart, issus des milieux populaires.» Toutefois, ils reconnaissent que c'est grâce à la bourgeoisie, outre les institutions culturelles étatiques, que ces associations continuent à perpétuer l'art de la musique andalouse et continuent toujours d'exister et d'œuvrer dans cet art. «La bourgeoisie représente pour nous un mécène», ont-t-ils affirmé, car, ont-ils ajouté, «nous sommes sollicités par elle.»