Vain n Malgré le grand dispositif sécuritaire sur nos routes et la nouvelle législation (plus sévère pourtant), la route continue et plus que jamais d'ôter la vie aux automobilistes. Tahar Messaoud Nacer, le sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a dressé un tableau noir de la sécurité routière en Algérie. Selon lui, la situation ne fait que s'aggraver, les statistiques le prouvent d'ailleurs. Pour le premier trimestre 2008, les chiffres sont en nette augmentation. Nous avons enregistré une moyenne de 97 accidents par jour contre 94 durant la même période de l'année écoulée. Les autres indicateurs sont aussi au rouge. Selon toujours le sous-directeur de la circulation routière, on enregistre, d'ores et déjà, pour le 1er trimestre de l'année en cours, des courbes croissantes en nombre d'accidents. «8 748 accidents ont été déjà enregistrés, soit 356 accidents en plus par rapport à l'année passée. Une augmentation de 4,27%.» Idem pour le nombre de décès et celui des blessés qui ont augmenté respectivement de 13,47% et de 10,33% . M. Messaoud Nacer a cependant révélé que la fréquence des accidents de la circulation diffère selon les paramètres d'une région à une autre et d'une wilaya à une autre. Selon lui, «par le paramètre nombre d'accidents, c'est Alger qui est classée première, suivie de Sétif, de Constantine et de Tlemcen. Mais si on prend le paramètre gravité des accidents, c'est-à-dire les décès, c'est la wilaya de Batna qui arrive en première position, suivie d'Alger, d'Oran, de M'sila et de Sétif. Cette situation incite, selon M. Messaoud Nacer, à accentuer les campagnes de sensibilisation selon les caractéristiques de chaque wilaya.» L'intervenant est même allé jusqu'à proposer une «cartographie accidentelle» pour faire un travail plus personnalisé pour chaque wilaya. Tout en soutenant que l'élément humain reste le premier facteur des accidents de la route, M. Messaoud Nacer a cependant rapporté l'augmentation du nombre des accidents de la circulation au manque de radars sur nos routes. «Nous avons 108 000 km de réseau routier et nous n'avons pas plus de 400 radars, tous services de sécurité confondus (police et gendarmerie)», s'est-il plaint. Pour lui, il faut techniquement des radars homologués pour combattre la vitesse et ces radars sont (totalement) insuffisants. L'intervenant a cité d'autres facteurs classiques des accidents de la route, à savoir l'impraticabilité des routes, la dégradation et le manque de la signalisation routière, de l'éclairage public, de l'exiguïté des voies… Le responsable au ministère des Transports s'est voulu tout de même optimiste en disant que la réalisation de l'autoroute Est-Ouest et la mise en service, prochainement, des transports de masse (le métro et le tramway) ainsi que la modernisation des rails (électrification), seront des facteurs qui offriront des alternatives à la motorisation individuelle qui envahit nos grandes villes.