Résume de la 125e partie n Alvirah et willy se rendent à la soirée organisée par Min. Nadine leur sera présentée et l'enquête pourra commencer... Depuis qu'ils avaient gagné à la loterie, Alvirah séjournait une semaine par an à Cypress Point. Willy passait parfois la chercher à la fin de son séjour et ils partaient en voyage. Il n'avait jamais passé la nuit à l'institut. «Chérie, qu'aurai-je à raconter à ces gens ? s'était-il inquiété lorsqu'elle l'avait pressé de l'accompagner. Ces types ne parlent que de leur handicap au golf, de leur réputation de boute-en-train dans leurs universités prestigieuses, ou des investissements de leurs sociétés en Asie. Vais-je leur raconter que je suis né à Brooklyn, que je suis aIlé à l'école publique et que j'ai ensuite été plombier jusqu'au jour où nous avons touché le gros lot à la loterie ? Crois-tu qu'ils se soucient de savoir que mon passe-temps favori est de courir le monde en ta compagnie et, lorsque nous sommes à New York, de réparer la plomberie de gens qui sont dans le besoin ? - Il n'y en a pas un qui ne serait heureux de gagner deux millions de dollars par an avant impôt», fut la réponse d'Alvirah. Elle s'avouait cependant qu'elle était un peu soucieuse à la pensée de voir Willy désarçonné par une de ces remarques acérées qui vous pénètrent comme une lame. Le premier qui s'y risquerait avec elle s'en mordrait les doigts sur-le-champ, mais Willy était trop gentil pour rabrouer qui que ce fût. Cinq minutes plus tard, elle se rendit compte qu'elle s'était inquiétée à tort. Willy était plongé dans une conversation avec le P-DG d'Americain Plumbing, et lui expliquait pourquoi le nouveau modèle de chasse d'eau automatique de son concurrent le plus sérieux était mal adapté à un foyer moyen. Son interlocuteur semblait boire du petit-lait. Hâlés, teints, vêtus avec élégance, hommes et femmes étaient rassemblés par petits groupes. Alvirah pouffa en entendant une femme susurrer à sa voisine : «Chérie, vous ne me connaissez pas encore assez bien pour me détester.» Min la tira par la manche. «Alvirah, j'aimerais vous présenter Nadine Hayward.» Alvirah pivota sur ses talons. Elle ne s'attendait certes pas à voir cette ravissante blonde au teint de pêche. Nadine Hayward paraissait à peine trente ans, bien qu'elle approchât probablement de la quarantaine, calcula Alvirah. Mais, bon sang, qu'elle était nerveuse ! Elle a l'air de s'être habillée pendant une alerte. Elle portait un ensemble de shantung vert citron à pantalon large et veste courte. Il avait visiblement coûté une fortune, mais tout clochait. Le bouton du milieu de la veste n'était pas boutonné. Les escarpins noirs juraient avec le vert brillant du tailleur. Les cheveux blond foncé étaient ramassés en chignon à la va-vite. Un unique rang de perles disparaissait sous l'encolure de son corsage vert pâle. Alvirah la vit soudain se décomposer. «Oh, mon Dieu, voilà mon mari ! murmura-t-elle. — Vous aviez dit qu'il dînait ce soir au club de golf, dit sèchement Min. — C'était ce qu'il avait prévu, mais...» La voix de Nadine s'étrangla, et elle saisit le bras de Min. (à suivre...)