La réunion des spécialistes que programment le MJS et la FAF pour les 17 et 18 mai sera-t-elle enfin la bonne occasion de donner un coup de pied dans cette fourmilière qui mine et ronge notre sport roi ? Sur une initiative du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et en collaboration avec la Fédération algérienne de football (FAF), une large consultation autour de la définition d'un plan d'action concerté pour la relance du football national sera organisée à travers un brainstorming, les samedi 17 et dimanche 18 mai à l'INFS/ISTS de Dély Ibrahim. Le but de ces rencontres ou assises (peu importe le terme), qui seront organisées en ateliers à thème, est de dégager des mesures pratiques et des solutions concrètes pour la sortie de crise du football algérien, déclaré déjà sinistré par les différents spécialistes. Les derniers résultats de nos sélections et de nos clubs dans les différentes compétitions internationales, notamment continentales, sont là pour nous rappeler que le mal est très profond et pour un grand malade il faut de grands remèdes, rapides, concrets et efficaces. Ce qui explique les thématiques essentielles autour desquelles vont tourner les débats de ce brainstorming comme la formation, les systèmes de compétition, les moyens infrastructurels et pédagogiques, les ressources humaines en matière d'encadrement technique, les aspects réglementaires et un espace réservé aux experts du football. Evidemment, l'opinion sportive en général et le milieu du football en particulier demeurent souvent sceptiques par rapport à ce genre d'initiatives, certes louables à chaque fois, mais qui n'ont pas souvent abouti à des applications concrètes sur le terrain. Mais elles seront tout de même suivies avec un certain intérêt et une curiosité instinctive, vu que le football a vraiment besoin de remèdes de choc et surtout d'une volonté politique des pouvoirs publics, ce que n'ont cessé de ressasser les acteurs de cette discipline depuis bien longtemps. Pour rappel, l'Etat s'est retiré des affaires du football en 1989, à travers une loi qui a mis fin à celle portant réforme sportive de 1977 qui a porté ses fruits et qu'aujourd'hui il n'y a pas que les nostalgiques qui la regrettent. Il faut dire qu'à l'époque, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens ni sur les hommes en enclenchant une politique qui a donné les résultats qu'on connaît, que ce soit sur le plan des performances sportives ou sur le plan des infrastructures où la majorité des stades et complexes ont été érigés, sans compter l'encadrement de qualité qui a contribué à l'essor de plusieurs disciplines sportives à un niveau mondial, comme le handball, l'athlétisme, la boxe et le judo, pour ne citer que ces disciplines qui ont valu à l'Algérie des joies et des consécrations. Le retour donc de l'Etat dans le sport, un secteur qui a vu son budget sectoriel rétrécir comme une peau de chagrin depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, est plus que souhaitable, incontournable. L'exemple d'un pays comme la Tunisie où l'Etat est omniprésent est là pour nous rappeler la voie à suivre, et le plus tôt sera le mieux. Le football n'est plus aujourd'hui un simple défouloir pour des foules en mal de distraction, mais une affaire socioéconomique de taille qui peut charrier des milliards de dinars de recettes et des milliers d'emplois à plusieurs niveaux (encadrement, équipements, infrastructures, bâtiments…), un secteur névralgique pour canaliser l'énergie d'une jeunesse débordante et de prestige national.