Réaction n Les derniers attentats en Mauritanie (attribués à Al-Qaîda) ont poussé le président à procéder à un véritable «mouvement» dans les corps constitués. La présidence mauritanienne a annoncé mardi des changements à la tête de l'armée, de la Garde nationale et de la police, marqués notamment par la nomination du général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed comme chef d'état-major de l'armée, selon l'agence officielle AMI. Le général Ould Cheikh Mohamed Ahmed, précédemment directeur de la Sûreté nationale, remplace à la tête de l'état-major de l'armée le colonel Felix Negri qui devient chef d'état-major de la Garde nationale et succède au colonel Seddigh Ould Elhadi pour lequel aucune affectation n'a été annoncée, précise un communiqué officiel publié par l'Agence mauritanienne d'information (AMI). M. Ould Cheikh Mohamed Ahmed est un ancien membre du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), qui avait renversé le 3 août 2005 le président Maaouiya Ould Taya, aujourd'hui en exil au Qatar. L'armée avait annoncé récemment que le colonel Negri était inscrit «sur le tableau d'avancement» pour être général à partir du 1er juillet prochain. Aucune explication n'a été fournie à ces nominations ni aucune indication sur le nouveau directeur de la Sûreté, qui coiffe la police. Selon des sources officieuses, ce poste devrait être confié au colonel Mohamed Ould Elhadi, attaché de l'ambassade mauritanienne à Rabat. En Mauritanie, les responsables des corps de l'armée sont nommés par décret présidentiel et le responsable de la police est désigné en conseil des ministres. La nomination du nouveau chef de la police pourrait donc être annoncée aujourd'hui, mercredi, lors de la première réunion ordinaire du nouveau gouvernement formé le 11 mai. Ce gouvernement composé de 30 membres est dirigé par Yahya Ould Ahmed El-Waghf, 46 ans, nommé Premier ministre le 6 mai. Ce dernier a succédé à Zeine Ould Zeidane qui était en poste depuis le 29 avril 2007. Il est le deuxième Premier ministre du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu en mars 2007 au terme d'une transition démocratique de deux ans sous la direction du CMJD. Le 5 mai, le président Ould Abdallahi avait félicité les forces de sécurité nationales pour les coups de filet effectués récemment dans les milieux terroristes. Entre fin décembre 2007 et début février 2008, la Mauritanie a été fragilisée par trois attaques de la mouvance d'Al-Qaîda, ayant fait sept morts (quatre touristes français et trois militaires mauritaniens). Le 30 avril, au moins sept personnes, dont une femme, ont été arrêtées. Parmi elles se trouvait un des tueurs présumés des touristes français qui s'était évadé du palais de justice le 2 avril.