Le GSPC a été accusé, hier par l'armée mauritanienne d'être derrière l'attaque La Mauritanie est devenue au cours des dernières années un véritable repaire pour les groupes terroristes. Quelles que soient leurs motivations idéologiques - islamiste ou opposition politique - ces «noyaux durs» véritable casse-tête pour le régime de Mouaouya Ould Sid Ahmed Al Taya, constituent une menace permanente pour le pays. Ce qui s'est passé dans la nuit de jeudi à vendredi dernier renseigne sur la capacité de nuisance des réseaux terroristes proches d'Al Qaîda, dans une région connue par ses vastes étendues désertiques, véritable refuge pour les contrebandiers et les groupes terroristes. En effet, des sources militaires mauritaniennes ont annoncé, hier, l'attaque par des «hommes armés» d'une base de l'armée située à quelque 400 km à l'est de Zouérate, dans l'extrême Nord-Est mauritanien. D'après la même source, dix-huit militaires ont été tués et au moins 20 autres blessés lors de l'offensive terroriste. Depuis samedi soir, l'armée mauritanienne a été mise en situation d'alerte maximum et des renforts, dont des avions de reconnaissance, ont été dépêchés dans la zone, ont annoncé les mêmes sources. Aucune information fiable n'était disponible dimanche matin concernant l'identité des assaillants. Les autorités mauritaniennes se refusent quant à elles à commenter ces informations pour l'instant. Cette attaque sanglante intervient au moment où les autorités mauritaniennes opèrent, depuis le 25 avril dernier, des coups de filet successifs dans les milieux islamistes, accusés d'entretenir des liens avec Al Qaîda. C'est aussi à la veille de la mise en oeuvre du nouveau plan de sécurité dans la région sahélo-saharienne, qui a étendu son champ d'action aux pays du Maghreb, que les groupes terroristes décident de passer à l'action. Cependant, les sources militaires mauritaniennes ne donnent aucune information sur l'identité des assaillants. Même si des sources concordantes avancent la piste des «Cavaliers du changement», un mouvement armé, dont deux dirigeants, Abderrahmane Ould Mini et Saleh Ould Hennena, ont été condamnés en février dernier à perpétuité pour avoir participé aux tentatives de coup d'Etat de juin 2003 et d'août et septembre 2004, tandis que quatre autres membres de ce groupe sont actuellement recherchés par Nouakchott. D'autres sources, proches des autorités, soulignent également que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) algérien, accusé de connexion avec des «djihadistes» du mouvement islamiste mauritanien, serait derrière l'attaque sanglante du week-end dernier. On dit même que certains éléments «djihadistes» seraient formés dans les maquis du Gspc. Ce n'est pas, en effet, la première fois que ce groupe terroriste est pointé du doigt par les autorités mauritaniennes, depuis le coup d'Etat avorté du mois d'avril dernier. A noter enfin que l'attaque de la base militaire mauritanienne intervient au moment où des prévenus islamistes ont entamé une grève de la faim à la prison de Nouakchott pour «exiger d'être mis en contact avec leurs avocats». Au total, 50 islamistes sont incarcérés dans cette prison à la suite de coups de filet menés par la police dans les milieux islamistes depuis le 25 avril dernier.