Résumé de la 3e partie n Les Américains libèrent la Hongrie, des soldats trouvent un coffre contenant la couronne, les croix, etc. Pour eux, ce ne sont que de vieux objets sans valeur… Mais oui, on dirait, et c'est... une main coupée, à vrai dire plus que parcheminée. Il faut savoir que son propriétaire, le grand saint Etienne, est mort depuis près de mille ans. Elle aussi, de son côté, a connu bien des aventures. Lors de l'avancée des Turcs sur la Hongrie, on l'avait cachée... à Dubrovnik, qui se nommait alors Raguse, et on l'avait oubliée jusqu'au XVIIIe siècle avant de lui faire retrouver l'adoration des Hongrois, dans son pays d'origine. Elle reposait au château royal de Budapest, et on ne la livrait à la vénération de la foule qu'un jour par an, le 15 août. «Que va-t-on faire de tout ça ? — Il n'y a qu'à renvoyer le tout au gouvernement socialiste hongrois !» Un officier américain d'origine hongroise est chargé d'emporter la main parcheminée de saint Etienne jusqu'à Budapest. C'est le fameux cardinal Mindszenty, alors primat de Hongrie, celui-là même qui fera, plus tard, beaucoup parler de ses malheurs sous le régime communiste, qui reçoit le saint dépôt. La nation hongroise tout entière verse des larmes de bonheur en retrouvant ce symbole de son unité. Mais la couronne tordue et les autres joyaux du légitime pouvoir royal restent entre les mains respectueuses, mais fermes des Américains. Le cardinal Mindszenty n'était peut-être pas étranger à cette décision. Et s'ils allaient être enfermés, avec l'âme de la nation hongroise, au cœur du Kremlin stalinien ? Les Tchèques qui, autrefois citoyens hongrois, n'«existent» que depuis 1918, craignent aussi que le pouvoir magnétique de la couronne, si elle regagne Budapest, ne les attire comme un aimant et les fasse redevenir hongrois. Jan Mararyk suggère : «Et si on confiait ce dépôt sacré à l'ONU, à New York, pour son musée ?...» Mindszenty, de son côté, songe à remettre les reliques hongroises au Vatican. Cela lui vaut un procès qui bouleverse le monde entier et qui le fait condamner, en 1949, aux travaux forcés. Il ne sera libéré que par l'insurrection de 1956. Les Hongrois réclament à cor et à cri la couronne que les Américains gardent jalousement dans leur secteur, à Francfort... On songe à en faire une monnaie d'échange contre la liberté du cardinal, même si, à l'époque, le gouvernement hongrois parle à son sujet de «joujou démodé». La couronne tordue sera précieusement gardée, à Fort Knox, avec la réserve d'or des Etats-Unis. En 1978, le président Carter, malgré les protestations des Hongrois en exil aux Etats-Unis, la restitue aux autorités de Budapest, qui sont encore, alors, à l'ombre de Moscou.