Résumé de la 2e partie n La couronne de saint Etienne a connu, depuis 800 ans, beaucoup de péripéties. La famille royale à Buda crée un escadron pour la garder. Un proverbe circule désormais : «Si un âne était touché par la sainte couronne, il serait roi de Hongrie.» La couronne apparaît à nouveau pour le couronnement du dernier empereur d'Autriche, le mélancolique Charles de Habsbourg, époux de la ravissante Zita. Nous sommes en 1911, à la veille de la grande catastrophe qui va bouleverser l'Europe. Charles IV, la couronne sur la tête, monte sur un cheval blanc, et escalade symboliquement une colline de terre apportée de tous les comitats qui forment la Hongrie. Mais, très vite, la Hongrie est dépecée, elle devient le «royaume sans roi». CharIes IV de Habsbourg, pourtant partisan de la paix, est empêché de régner. Il part pour la Suisse. Par deux fois, il tente de reconquérir son royaume, et par deux fois il échoue. Il ne lui reste plus qu'à partir pour Madère et à y mourir. La couronne, elle, dort désormais dans la forteresse. Pour quelques années à peine... 1939-1945 : un autre cataclysme bouleverse l'Europe, avant de s'étendre à la planète entière. Le nazisme hitlérien trouve d'ardents partisans dans presque tous les pays du monde ; quelques-uns peut-être sont de sincères fanatiques, mais la majorité n'est qu'un ramassis de bêtes fauves, sans foi ni loi. En Hongrie, ils se nomment les «croix fléchées». Mais eux aussi goûtent à la défaite et à la honte de la fuite. Ils se replient vers l'Autriche... et emmènent la sainte croix. Ils ont juste le temps de sauter dans le dernier train : le lendemain, les Russes sont à Budapest. Mais la couronne est la couronne. C'est ainsi que certains peuvent voir, en 1945, dans une petite ferme de Mattsee, près de Salzbourg, quatre «croix fléchées» en grand uniforme qui montent une garde respectueuse, de nuit comme de jour, auprès de la couronne, décidément vénérée de tous. Ce sont les Américains qui, intrigués par cette garde solennelle, désarment les gardiens et transfèrent le coffre clos – objet de cette veille sacrée – dans les coffres-forts de l'autorité d'occupation. Ils ignorent absolument ce qu'ils viennent de confisquer. Arme secrète ? Munitions ? Documents ultra-confidentiels ? «My God ! Mais c'est une couronne. Et elle ne date pas d'hier ! — Pour ça, oui, elle est toute tordue...» La couronne n'est pas seule, d'ailleurs. Avec elle, miraculeusement, on découvre le fameux manteau de soie de saint Etienne, avec le Christ en majesté, le lion et le dragon, tous deux écrasés par le Rédempteur. Tout est là, et même plus : la couronne tordue, le manteau, un sceptre royal orné d'une boule de cristal gravé, qui représente trois lions ciselés. Un coffret contient un globe d'argent doré, un peu abîmé, surmonté d'une double croix. Plus quelques joyaux fabuleux, de moindre importance sur le plan symbolique... Mais les Américains ne sont pas au bout de leurs surprises : «Qu'est-ce que c'est que ça ? On dirait...» ((à suivre...)