Evocation n L'aventure humaine, culturelle et scientifique de Béjaïa et sa région depuis la préhistoire jusqu'au XIXe siècle, est célébrée à travers une exposition, présentée sous le thème «Béjaïa, centre de transmission du savoir». La manifestation, ouverte, samedi au musée Bordj-musée, au chef-lieu de wilaya constitue «un condensé d'histoire, un puzzle reconstitué qui dit des choses, mais qui interpelle aussi pour rendre cette histoire plus loquace», a expliqué le commissaire de l'exposition, le professeur Aïssani, président de l'association universitaire de Géhimab. Il est proposé aux scientifiques (historiens, anthropologues, géographes, hydrauliciens...), a-t-il dit à ce titre, l'ébauche d'une trentaine de sujets de recherches. «Leur singularité réside dans le fait, qu'ils n'isolent pas Béjaïa dans ses limites géographiques, mais l'insèrent plutôt dans une vision à la fois nationale et internationale.» L'exposition présentée déjà, à Alger, dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», et qui va devoir pérégriner ultérieurement dans d'autres wilayas, notamment, Sétif, M'sila, Constantine et Tlemcen, fait la part belle à leur apport, et la communion partagée à travers l'histoire. La manifestation, en effet, est une immersion dans la mémoire collective nationale. Elle se propose d'aller au-delà du monologue, en proposant le déroulement d'un paysage en plusieurs dimensions qui restitue le fait historique mais le fait aussi parler. Conçue, dans une chronique scénographique chatoyante, l'exposition par des tableaux, des objets ou des témoignages d'époque apporte un éclairage nouveau sur «les fastes de sa longue histoire». La région a fait figure de milieu scientifique notoire et a accueilli des érudits de notoriété universelle, parmi lesquels figurent Ibn Khaldoun, le poète sicilien Ibn Hamdis, le philosophe catalan Raymond Lulle ou l'astronome andalou Ibn-Raqqam. Parmi les autorités culturelle et scientifique, on compte 99 personnages, qui lui ont valu, l'appellation de «petite Mecque». Béjaïa s'est distinguée également dans la transcription des premiers manuscrits en berbère, l'innovation architecturale et musicale pendant des années, que M. Aïssani, décrit comme «une période fantastique de raffinement et d'aventure intellectuelle», particulièrement au moyen âge, considéré comme l'âge d'or de la ville. Le voyage est «fascinant». Autant d'étapes et de moments fort auxquels le public est convié, guidé par des spécialistes, de surcroît, qui font du voyage un moment fort de découvertes et de fascinations.