Les commerçants échaudés par de lourdes ardoises non réglées ou parfois réglées après moult sollicitations et insistances, ont, pour la majorité, décidé de ne plus faire crédit. Il est ainsi très fréquent de trouver un écriteau accroché au mur d'un magasin, portant l'inscription : «La maison ne fait pas de crédit», et ce, au grand dam des clients. D'autres commerçants ont, au contraire, choisi de faire crédit car ayant remarqué que sans cela ils ne risquaient pas de vendre beaucoup. Les clients, des voisins, ont donc des carnets sur lesquels sont inscrits leurs achats qu'ils règlent à la fin du mois. «Les ardoises se montent en général à 15 000 ou 20 000 DA /mois», dit un commerçant qui affirme avoir eu, lui aussi, des difficultés à récupérer son dû par le passé. Et c'est pourquoi, dit-il, qu'il ne fait plus de crédit qu'aux voisins qu'il connaît bien. Les quelques clients qui peuvent payer rubis sur l'ongle lui permettent d'équilibrer la balance.