Nous assistons au vernissage d'une exposition de photographies intitulée «Dans l'ombre chaude algérienne… ». On comprend par cette démarche que vous exploitez les espaces de notre environnement. Pouvez-vous nous en dire plus ? Il est vrai que j'exploite l'espace dans mes œuvres. Sauf que je considère cette exposition comme une métaphore. Ici, les photographies sont réalisées avec un panoramique et un boitier 24X36 équipé d'un 35mm. A travers cette démarche, je vise à rapprocher les gens, nouer des relations avec autrui, tisser des ponts entre d'autres peuples et civilisations du monde. Contrairement aux pratiques courantes, je ne prends jamais en photo des gens de façon obsolète. Bien au contraire, je fais leur connaissance, puis je poursuis mon travail. On dit souvent que la photo argentique est meilleure que la numérique. Est-ce dans cette voie que vous avez choisi de réaliser vos œuvres qui visiblement suscitent un profond questionnement ? Que la photo soit alimentée en argentique ou en numérique, cela incombe à l'industrie et non à sa fonctionnalité. Pour moi, cela ne représente pas un problème, car je n'ai aucune difficulté à travailler sur ces deux procédés. A vrai dire, je n'ai pas de préférence. A mon avis, la photo numérique tue la spontanéité, tandis que la photo argentique a su garder son authenticité. Vous êtes photographe-reporter et sociologue, parlez-nous de votre parcours professionnel et quelles sont vos préoccupations futures ? Je ne me considère pas en tant que sociologue mais je suis réellement un photographe reporter. J'ai énormément bourlingué dans ma petite vie. J'étais photographe de guerre, j'ai aussi collaboré dans différents supports médiatiques français connus à l'instar du magazine «Le Monde». Je compte me rendre prochainement à Tamanrasset pour installer une exposition dans le désert qui s'étendra sur une distance de 25 km. J'ambitionne dans ce sillage de faire appel au service du moteur de recherche Google, dans le but de diffuser par satellite des images à travers divers sites qui seront simultanément relayés. Je prépare, par ailleurs un livre de photo d'art «Wird» qui sortira en 2011 aux éditions «De l'œil» en France. Je prépare une installation de vidéo en France dans laquelle je traiterai le sujet du soufisme. Aujourd'hui, je vis de mes photos. Pour moi, c'est beaucoup plus qu'un métier, une passion.