Il entre. Elle le conduit, à travers le long couloir jusqu'au salon. Il pousse un cri. – rien n'a changé ! – je te l'ai dit… Il regarde la bibliothèque plein de livres, les tableaux accrochés aux mur. – tout est comme avant ! Il ferme les yeux. – j'ai l'impression que je vais voir ta mère arriver. Nadia étouffe un cri. – elle a disparu… papa aussi… Dans un accident de voiture ! – je suis désolée… – papa tu ne l'as pas connu ! – Je l'ai vu le jour de votre départ, à l'aéroport ! – c'est vrai… Mais c'est si loin ! Elle l'invite à s'asseoir. – je vais te préparer un café. – ne te dérange pas ! – si, si, ça me fera plaisir… Elle disparaît. Salim, lui, est envahi par les souvenirs… Il se rappelle… La mère de Nadia les a laissés seuls au salon. La jeune fille est intimidée et lui se sentait gêné. Comme il y avait beaucoup de livres, dans la bibliothèque, il a trouvé un sujet de conversation. – tu lis, avait-il demandé. La conversation sur la lecture, un moment, puis il est arrivé au cours de mathématiques. Il ferme les yeux. Elle est devant lui et pleure. «Personne ne m'aime !» Alors, il s'est levé et il a crié : «Moi, je t'aime !» Il se rappelle mot par mot ce qu'il lui a dit ce jour-là : «je t'aime et depuis le premier jour… Je dors toujours avec ton image en tête… Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je donnerai tout pour te rendre heureuse !» Et ce fut un moment d'ivresse indicible. Il la revoit dans ses bras, l'embrassant, la serrant contre lui, n'arrivant pas à se séparer d'elle… – tu dors ? Il ouvre les yeux en sursaut. C'est Nadia qui revient. – non, non… Elle rit. – je croyais que tu dormais… – ce sont les souvenirs qui m'envahissent. Elle soupire et s'assoit. – hélas… – je n'arrive pas à oublier… Il lève la tête. – et moi alors, comment pourrais-je oublier ta promesse ? Il la regarde. – tu te rappelles ta promesse ? (à suivre...)