L'aïd el-fitr est l'une des deux grandes fêtes canoniques de l'islam. Elle a lieu le 1er du mois de chawal du calendrier hégirien, clôturant le mois de jeûne de ramadan. C'est un jour de recueillement et de piété. On va à la mosquée suivre la prière de l'aïd. C'est aussi le jour du grand pardon : dès la fin de la prière, on se donne l'accolade et on se pardonne mutuellement les torts qu'on a pu se faire. Autrefois, même les pires ennemis se réconciliaient le jour de l'aïd, d'où, pour désigner l'accolade, le terme de netghafru (se pardonner les offenses). Dans la tradition maghrébine, cette fête donne lieu à de grands repas au cours desquels on consomme beaucoup de viande. On fait également des pâtisseries ; autrefois des beignets, des crêpes, des makrouts (losanges de semoule aux dattes), du r'fis, (gâteaux au miel) et aujourd'hui des gâteaux aux amandes, de plus en plus sophistiqués. On se rend visite, c'est aussi l'occasion de recevoir des parents, notamment les filles mariées. Le rite caractéristique est la visite au cimetière. Selon une tradition répandue dans de nombreuses régions, il faut s'y rendre avant le lever du jour. Les âmes des morts, dit-on, reviennent ce jour-là pour communier avec les vivants. Les enfants et les femmes s'enduisent les mains de henné et portent des vêtements neufs.