La wilaya de Ghardaïa est depuis fort longtemps sur une poudrière. Il suffit de la moindre étincelle pour que des rixes éclatent entre les communautés, notamment les plus importantes, à savoir les Arabes et les Mozabites. Déjà la wilaya de Ghardaïa, précisément Berriane, est entrée violemment dans l'histoire en 1985, date du tristement célèbre affrontement armé entre Mozabites et Chaâmba. Au début des années 1990 et durant les élections locales, les affrontements ont vu le jour suite à la victoire de la liste des indépendants (Mozabites) sur la liste du parti dissous FIS (Arabes). Résultat : deux jeunes Mozabites ont été assassinés et le meurtrier a été arrêté, jugé et condamné à 5 ans de prison ferme, mais au bout de sa deuxième année d'incarcération, il a été gracié. La plaie n'étant pas encore refermée à cause de cette décision judiciaire, la rancune des Mozabites s'est multipliée suite à la publication par le ministère de l'Education de manuels scolaires destinés aux élèves de 5e année primaire de l'instruction religieuse dans lesquels ils ont été considérés comme des kharidjites, et ce, depuis deux ans. «Une contrevérité historique», selon cette population. En renouant avec les émeutes, du 19 au 21 mars et du 2 au 4 avril derniers, Berriane a vécu au rythme des frictions intercommunautaires arabes et mozabites. La cause ? Difficile d'y répondre, d'autant que plusieurs versions entourent cet incident.