La Nouvelle ville de Tizi Ouzou a été, encore une fois, marquée par des affrontements entre les citadins et les forces de l'ordre. Cette année, les causes n'étaient pas d'ordre politique ou de revendication identitaire, tel que cela a été le cas durant les années précédentes, mais d'ordre social. A la fin du mois de mars passé, durant plusieurs jours, la nouvelle ville a vécu des troubles déclenchés par les jeunes de la cité des 2000-Logements, contestant l'attribution par les autorités locales des locaux commerciaux au lieudit ex-Souk el-fellah. Les protestataires, dont la plupart des commerçants, se sont estimés «lésés» par les pouvoirs publics après la décision d'affecter ces locaux aux marchands implantés face au stade du 1er-Novembre, un site, faut-il le rappeler, qui devrait être un lieu d'implantation d'un parking communal. S'estimant «prioritaires dans l'accès aux locaux du Souk el-fellah», les frondeurs ont remis en cause cette décision en descendant dans la rue, et ce, pour trois jours, procédant ainsi à la fermeture de la rocade Sud à la circulation. Le boulevard Krim-Belkacem, le carrefour du 20-Avril, ainsi que tous les accès menant à la cité des 2000-Logements ont été fermés. Par ailleurs, l'abribus en face de l'université a été saccagé et les plaques de signalisation arrachées. Des barricades de pierres et autres objets hétéroclites au niveau de toutes les intersections à grande circulation automobile ont été dressées. Et pour boucler la boucle, des pneus ont été incendiés, rappelant ainsi aux habitants de Tizi Ouzou les événements du printemps noir. De leur côté, les forces de l'ordre, qui sont intervenues pour rouvrir la circulation sur la rocade, après quelques arrestations, ont invité les protestataires à constituer une délégation pour dialoguer avec le wali de Tizi Ouzou. Cette proposition a apaisé quelque peu l'ire des contestataires.