Menace n Les Iraniens reprochent à l'Aiea ses penchants diplomatiques pour le groupe des 5 + 1. Le nouveau président du Parlement, Ali Larijani, a averti ce mercredi que l'Iran pourrait revoir sa coopération avec l'Aiea après que l'agence de l'Onu eut déploré le refus de Téhéran de répondre à ses questions sur un possible volet militaire de son programme nucléaire. M. Larijani, responsable jusqu'à l'automne dernier des négociations sur le dossier nucléaire iranien avec les grandes puissances, a accusé l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) de collusion avec ces dernières. C'est la première fois qu'un responsable iranien livre une attaque de ce genre contre l'agence onusienne. Il lui a notamment reproché d'avoir introduit des articles «ambigus» dans son rapport qui a fait l'objet d'une diffusion restreinte lundi. Le rapport énumère une liste de documents fournis par des pays tiers et évoquant une «possible dimension militaire» du programme iranien. Selon l'Aiea, Téhéran s'est contenté de balayer ces «prétendues études» comme étant autant de «faux», et a refusé de l'éclairer sur d'autres informations en ce sens obtenues par l'agence. «Le Parlement ne permettra pas de telles tromperies et si l'Aiea et les grandes puissances continuent sur cette voie, il interviendra dans le dossier et fixera une nouvelle ligne pour la coopération avec l'Aiea», a averti M. Larijani dans un discours devant la Chambre diffusé par la radio. «Cette attitude de l'Agence est regrettable», a ajouté M. Larijani en lui conseillant d'«éviter de se livrer à des jeux diplomatiques suspects avec le groupe 5 +1». Ce dernier, qui réunit les membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne, essaie d'obtenir depuis deux ans que l'Iran suspende son enrichissement d'uranium, sans succès malgré trois résolutions assorties de sanctions de l'Onu. Le groupe 5 +1 doit prochainement remettre à Téhéran une offre «rafraîchie» de large coopération en échange d'une suspension des activités d'enrichissement. Le directeur général de l'Aiea, Mohamed El-Baradei, a pourtant exprimé dans son rapport de «vives inquiétudes» sur le refus de Téhéran de livrer les informations qu'attend l'agence. Le texte de l'Aiea a été transmis au Conseil de sécurité de l'Onu ainsi qu'aux 35 membres du conseil des gouverneurs de l'Aiea, qui doit l'examiner au cours de sa prochaine réunion qui s'ouvre le 2 juin à Vienne.