Dans de nombreuses régions, l'aïd est l'occasion de célébrer des rites de la fécondité, des rites de passage et de désenvoûtement. Pour ce qui est des rites de fécondité, on considère que le sang du bélier sacrifié fertilise la terre et attire l'abondance. D'ailleurs, autrefois, il était courant d'égorger les béliers dans les champs. C'est pourquoi il est de tradition de tremper un doigt dans le sang et d'en maculer les outils aratoires, les portes des maisons et divers objets usuels, notamment la meule, le kanoun (brasero) et les ustensiles de cuisine, pour qu'ils soient toujours pleins de nourriture. On égorgeait aussi les animaux dans les cours des maisons pour attirer la bénédiction. L'Aïd est également l'occasion de désenvoûter les enfants en posant sur leur front le couteau du sacrifice. On le fait également pour les adultes, notamment les filles qui n'arrivent pas à se marier et que l'on croit victimes de mauvais œil. Les jeunes garçons effectuent leur premier marché : c'est la swiqa au cours de laquelle l'enfant, accompagné de son père, achète une tête de bœuf ou de mouton. Par ce geste, il intègre le monde des adultes et va apprendre à se comporter comme eux, en effectuant les achats au marché. Le mouton de l'aïd doit être consommé durant les premiers jours du sacrifice : une partie est mangée par les membres de la famille, on en offre une autre aux filles mariées et on distribue en aumône une partie également. Quelques morceaux seront salés pour servir de viande de réserve.