Constat n C'est demain que s'ouvrent les ateliers de théâtre initiés par le commissariat du festival. Programmés en marge de la 3e édition du festival national du théâtre professionnel, ces ateliers de trois jours s'organiseront chacun autour de l'actorat, de l'écriture dramaturgique et de la critique. S'exprimant sur ces ateliers, Nabil Hadji, coordinateur de ces ateliers – et journaliste de profession –, a dit : «Il s'agit en fait d'exercices de perfectionnement plutôt que d'un stage de formation», car, a-t-il ajouté, «vouloir former en trois jours s'avère insuffisant». Nabil Hadji a ensuite indiqué que «nos jeunes auteurs, acteurs et notamment journalistes ont besoin de ce genre d'ateliers, surtout qu'on n'a pas une tradition permanente, celle d'organiser des espaces d'initiation et de formation». Si les deux premiers ateliers sont destinés aux étudiants de l'Ismas et du Conservatoire et même aux amateurs, l'atelier sur la critique dramatique est consacré aux journalistes. Sur ce, Nabil Hadji, pour qui «la critique n'est pas une science exacte», a estimé que «dans la presse algérienne, et en tant que journaliste, on n'a pas de critiques, de spécialistes dans la critiques dramatique, mais malgré ça il y a quelques tentatives. Je tiens, par ailleurs, à saluer le travail des doyens de la critique journalistique comme Bendimered ou Cheniki et bien d'autres plumes». S'agissant de l'écriture dramatique, Nabil Hadji a déclaré que les textes ne sont pas consistants, donc concluants. «Il y a un vide», a-t-il dit, ajoutant : «A défaut d'auteurs avérés, les metteurs en scène se mettent eux-mêmes à l'écriture de leurs textes.» S'exprimant ensuite sur le théâtre algérien, Nabil Hadji a constaté que «le théâtre algérien passe par une étape de recherche, car l'activité elle-même est figée et se répète». «Chaque expérience théâtrale apparaît comme un nouveau départ. Il n'y a pas de continuité. De surcroît, ça manque de références locales et régionales.» Nabil Hadji a d'emblée indiqué que «depuis Abdelkader Alloula, il n'y a pas eu de nouvelles tendances et expériences théâtrales. Il n'y a pas eu un travail sur le texte, il y a un manque de l'imaginaire scénique, il n'y a pas de recherche dans les genres.» Nabil Hadji a par ailleurs déploré que le théâtre algérien se pratique d'une manière traditionnelle. «Notre théâtre est figé», a-t-il fait remarquer, ajoutant aussitôt : «On fait un théâtre – au plan de la scénographie ou celui de la mise en scène – comme on le faisait il y a 20 ou 30 ans. On a tendance à oublier que la société a évolué et le public devient de plus en plus exigeant.» L'on assiste alors à une expression théâtrale stéréotypée, dépourvue d'originalité et donc de créativité. En outre, Nabil Hadji, qui a déploré l'absence d'un fonds d'aide à la création et à la production théâtrale, un fonds assurant une dynamique théâtrale, a profondément regretté l'absence d'un théâtre expérimental, un théâtre pour qui «il est capable de donner et de définir le théâtre de demain», parce que «c'est un théâtre de recherche puisant dans tous les genres et ouvert à toutes les suggestions et expériences, aussi bien individuelles que collectives». Le théâtre algérien, en dépit des multiples tentatives enregistrées çà et là, tant par le théâtre d'Etat que par les troupes indépendantes et amateurs, reste, près de vingt ans après la disparition de Abdelkader Alloula, artisan, théoricien et praticien du théâtre, figé.