Un homme est allé trouvé Ibn Sîrîn pour lui raconter son rêve : «Je rêvais que je me tenais devant un grand feu et que je m'y chauffais. Brusquement, les flammes se sont mises à faiblir et le feu a fini par s'éteindre. Il ne restait plus que des cendres !» L'interprète lui dit : «Quelle est ta profession ? — je suis drapier. — Alors, attends-toi à voir tes affaires péricliter ! — Mais mes affaires marchent bien !» quelque temps après, un incendie détruit la boutique du drapier qui s'est retrouvé ruiné. Un feu s'élançant dans le ciel, surtout s'il est suivi de bruits, de tonnerre ou d'éclairs, désigne la discorde et l'inimitié. Si le feu est allumé dans la maison, il sera question de différends dans le couple ou entre les membres de la famille. Si on voit un incendie se déclarer dans un entrepôt de marchandises comestibles, comme l'huile, le blé ou le pain, c'est l'annonce d'une augmentation des prix des denrées alimentaires. Ne dit-on pas, à ce propos, que les prix «flambent» ou que «l'incendie embrase les marchés» ? Quand le feu se déclare dans une contrée et que les flammes tombent sur les maisons, aussi bien sur celles des riches, que sur celles des pauvres, c'est l'annonce de malheurs, guerre, épidémies et épizootie, qui entraîneront des pertes humaines et matérielles. Si des maisons échappent au feu, les habitants seront épargnés. Si le feu se contente de brûler les champs et les surfaces cultivables, c'est l'annonce d'une sécheresse qui entraînera la famine. Si la pluie tombe et éteint le feu, il faut espérer un secours de Dieu.