Dans la tradition populaire algérienne et maghrébine, le mouloud, comme les autres fêtes, est célébré la veille de l'incidence. C'est dans la nuit que l'on fait éclater les pétards et qu'on prépare le plat de circonstance, mais le lendemain est également jour de fête, avec des rites et des repas. Le souper, pris donc la veille de l'incidence, varie d'une région à une autre. A Alger et dans le centre du pays, c'est la rechta – variété de pâtes fines et longues – cuite à la vapeur et que l'on arrose avec une sauce où ont cuit des navets et du poulet. Dans les campagnes, on fait également du couscous, avec de la viande de mouton ou du poulet. Après le souper, la fête se poursuit tard dans la nuit, par l'éclatement de pétards et, autrefois, par des retraites au flambeau. En signe de joie, les femmes et les fillettes se mettent, sur les mains et les pieds, du henné. Autrefois, les bougies du Mouloud étaient réputées et chaque année on en achetait, pour remplacer les bougies de l'année d'avant qu'on brûlait. Les cierges étaient fabriqués par une corporation d'ouvriers qui résidaient à Blida. les bougies qui pouvaient atteindre jusqu'à un mètre de long, étaient richement décorées avec des filaments et des clous dorés. Les artisans faisaient également, dans de la cire, de véritables objets d'art : mosquées, palais, maisons etc.