Dans les autres régions du pays, le mouloud est diversement fêté, mais toujours dans la joie. A Tlemcen, comme partout ailleurs, on a gardé la tradition d'allumer des bougies, voire des candélabres (grands chandeliers à plusieurs branches comme cela se faisait autrefois) ornés de cierges de couleur verte. Les garçons font éclater des pétards tandis que les filles mettent du henné, symbole de bonheur. Ce jour-là, elles revêtaient leurs habits de fête, recouvertes de leur haïk et parées de leurs bijoux, comme des mariées. elles allaient rendre visite aux voisines et aux parentes. Le plat du jour est le fanid, un gâteau à base de farine, de cire d'abeilles et de sucre. On en prépare en grandes quantités et on en sert aux visiteurs. Les fiancés envoient un plateau, avec un mouchoir de soie, à leur fiancée. Le pèlerinage du mouloud à Tlemcen et ses environs a lieu le huitième jour de la fête, au mausolée de Sidi Boumediene, le grand saint de la région. C'est la fameuse techwicha ou visite que l'on rend au mausolée, à l'occasion de l'octave ou huitième jour suivant la naissance d'un enfant (ailleurs sb'oûe) : c'est une façon de fêter la naissance du prophète. C'est ce jour-là que se produisent les Aïssawa, la confrérie religieuse la plus populaire de l'ouest algérien.