Comme prévu et telle une horloge suisse, l'Euro-2008 a pris le départ de la station bâloise du Parc-Saint-Jacques avec une cérémonie inaugurale tout en simplicité et en beauté devant les yeux admiratifs des 42 500 spectateurs et des millions de téléspectateurs qui se sont branchés sur cet événement devenu planétaire et qui rapportera un profit de 690 millions d'euros, nets d'impôts, pour l'UEFA. En guise d'entrée en matière, c'est le groupe des Rouges, qui est la couleur dominante des équipes qui le composent, qui était à l'honneur avec la Suisse, un des deux pays organisateurs avec l'Autriche, opposée à la République tchèque sans son ancien Ballon d'Or Nedved, d'un côté, et de l'autre, un Portugal, tout en favori, et la Turquie qui se cherche de nouveau un statut parmi l'Europe du football. Au Parc-Saint-Jacques, le rouge suisse était dominant avec ses milliers de supporters tous revêtus du maillot de leur sélection (faites les comptes du merchandising à 70 euros le maillot !) et la Nati (nom donné à la sélection helvétique) l'était également. Mais le football est souvent cruel puisque cette dernière a non seulement été refroidie par un but du remplaçant Sverkos (dont c'est la seconde sélection seulement), rentré à la place du colosse Köller, mais elle perd son capitaine et buteur (33 buts en 58 sélections) Alexandre Frei. La sortie en pleurs de l'attaquant du Borussia Dortmund, après une blessure au genou qui le privera du reste de la compétition, en a ému plus d'un et a certainement fait de l'effet sur les supporters qui, malgré la déception, sont restés calmes et même joyeux de la production de leur Nati. Il n'y a pas eu d'émeute ni de casse du côté de Bâle ou dans une autre ville suisse, dont la sélection n'a jamais gagné le moindre match en phase finale de l'Euro. Mais les Suisses se consolent en se rappelant qu'en 2004, le Portugal avait été battu d'entrée par la Grèce, mais cela ne l'a pas empêché de se retrouver en finale. Cela dit, l'Euro venait de débuter timidement, mais en soirée ce Portugal dont on parle tant, donnera le ton au stade de Genève en dominant la Turquie qui, comme la Tchéquie, a tronqué sa tunique rouge pour un blanc de circonstance. Deux poteaux, une transversale et deux buts tout en construction, l'un du défenseur Pepe (le Brésilien naturalisé portugais en 2007) et l'autre de Raul Meireles, dans le temps additionnel, affichent clairement les prétentions d'une sélection portugaise qui se met déjà dans la peau d'un favori. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo, sérieux prétendant au Ballon d'Or-2008 et meilleur buteur cette saison avec Manchester United (45 buts toutes compétitions confondues), ont une revanche à prendre pour avoir laissé filer sur leurs terres le trophée européen qu'ils comptent, pourquoi pas, reconquérir cette année. Le rouge portugais est donc mis, en attendant de voir les autres favoris où seule l'Italie ne s'est pas mise à cette couleur, puisque la France a pris option pour un nouveau maillot rouge. Idem pour l'Allemagne dont la tenue réplique est dans la même couleur. Faut-il alors se fier aux statistiques, d'une sérieuse étude anglaise, qui avance que le rouge sort souvent vainqueur d'une confrontation à plus de 50 % ? Qui vivra verra.