Départ n A l'heure du TGV et de l'Eurostar, de la vitesse vertigineuse de tout ce qui bouge dans cette planète, le football n'est pas en reste et s'apprête, dès ce soir, à renouer avec l'une des compétitions les plus relevées après celle de la Coupe du monde. Il s'agit de la Coupe d'Europe des nations ou plus communément appelée l'Euro dans son édition 2008. Les grandes stars européennes, mis à part celles qui se sont blessées à la dernière minute ou celles, comme le grand Raul, qui ont fait les frais du choix du sélectionneur, seront au rendez-vous de la Suisse et de l'Autriche, les deux nations que l'Uefa a honorées d'organiser la 13e édition de l'Euro et dont le coup d'envoi sera donné ce soir avec deux matchs déjà au programme : le pays organisateur, la Suisse, sur son terrain du Parc Saint-Jacques de Bâle, face à la Tchéquie, et à Genève le Portugal contre la Turquie en soirée. Cette compétition, qui se déroulera jusqu'au 29 juin, jour de la finale prévue au stade Ernest-Happel de Vienne, pèse très lourd sur le plan commercial et économique, puisque les droits télé, à eux seuls, sont évalués à 1 milliard d'euros et tous les autres chiffres sont à la hausse (billetterie, sponsors, produits dérivés et autres). Si la Suisse a eu déjà le privilège d'organiser la Coupe du monde de 1954, l'Autriche, elle, est à son premier grand rendez-vous qui drainera 1,1 million de spectateurs, selon les prévisions, chiffre comparable à celui de l'Euro-2004 au Portugal. Des premières seront inaugurées lors de cette double organisation hélvetico-autrichienne, à commencer par les premiers contrôles de dopage sanguins où un minimum de 284 tests (entre sanguin et urinaire) est prévu avant et pendant la compétition, sans compter des contrôles inopinés qui peuvent être envisagés. Le coût de ce programme de recherche et d'analyse est de 350 000 euros, notamment pour lutter contre l'utilisation d'hormones de croissance qui tentent beaucoup d'athlètes à l'heure de la surcharge compétitive. L'autre première concerne l'utilisation de l'image vidéo, non pas au cours des matchs, mais a posteriori, pour sanctionner ou trancher certains actes par la commission de discipline. Dans le même sillage, le compteur des avertissements sera remis à zéro après les quarts de finale et non plus après la phase de poules, c'est une suggestion de Michel Platini, le président de l'Uefa, afin de permettre aux meilleurs joueurs de pouvoir jouer la finale et assurer ainsi le spectacle et le business qui va avec. L'autre enjeu majeur de cet Euro-2008 est l'aspect sécuritaire où plus de deux millions de personnes sont attendus dans les deux pays liés par les Alpes connus pour leur tranquillité et quiétude. L'Autriche a mobilisé 27 000 policiers et 3 000 militaires, alors que la Suisse a fait appel à 15 000 hommes, sans oublier les 2 500 policiers étrangers délégués par les pays participants dans un espace sans frontière, qui est l'Europe et dont seule la Turquie, pour les raisons que tout le monde connaît, n'y est pas encore invitée. L'Angleterre est certes la grande absente de cette joute, mais ses supporters en moins sont une aubaine pour les organisateurs qui surveilleront de plus près d'autres «hordes» venues d'Allemagne ou de pays comme la Pologne ou la Croatie, connus pour le retour en force d'une extrême droite violente. Côté football et spectacle proprement dit, il y a toujours des favoris à l'image du quatuor demi-finaliste de la dernière Coupe du monde en Allemagne 2006, en l'occurrence, l'Italie, la France, l'Allemagne et le Portugal, mais il ne faut pas négliger le reste car comme le Danemark en 1992 ou le Grèce en 2004, des nations bien futées peuvent renverser tous les pronostics. On y reviendra à partir de demain dans nos prochaines chroniques et jusqu'à la fin d'un Euro-2008 qu'on veut qu'il soit dédié, comme à chaque fois, au beau jeu, au spectacle et à ses stars qui le font. Le programme de samedi et dimanche Samedi : A Bâle (17h 00), Suisse - République tchèqu A Genève (19h 45), Portugal - Turquie Dimanche : A Vienne (17h 00), Autriche - Croatie A Klagenfurt (19h 45) Allemagne - Pologne