Carences n Manquement flagrant aux règles d'hygiène, entretien effectué par des agents non spécialisés, manque de moyens matériels… L'hygiène dans nos hôpitaux laisse à désirer. La situation n'est, certes, pas reluisante, mais les praticiens ne perdent pas espoir et attendent beaucoup de la réforme annoncée par le ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière. Les nouvelles mesures envisagées sont susceptibles, en effet, d'entraîner de véritables changements et d'introduire une hygiène irréprochable, comme cela sied à tout hôpital. En attendant, la réalité est bien moins rose que les coups de peinture donnés de temps à autre aux murs de nos établissements de santé où le problème du manque d'hygiène médicale, source de nombreuses infections nosocomiales, reste peu pris en charge. Et ce n'est pas l'absence de statistiques fiables concernant les contaminations contractées au sein même des structures de santé qui pourra masquer le manque d'hygiène visible au grand jour. En effet, il n'existe aujourd'hui aucune donnée fiable sur les conséquences de ces affections, que ce soit en matière de coût supplémentaire d'hospitalisation, de prise en charge ou de décès ! Ces données auraient, pourtant, permis d'évaluer l'ampleur des effets néfastes de ce problème médical afin de pouvoir établir les priorités pour le prévenir et le contrôler. Il est connu de notoriété que les lieux les plus sensibles dans les hôpitaux sont les blocs opératoires, les laboratoires d'analyse et les salles d'hospitalisation pour patients atteints de maladies hautement contagieuses. C'est dans ces endroits que de redoutables agents pathogènes peuvent affecter le personnel de santé, les autres employés de l'établissement, les personnes hospitalisées ou même les visiteurs. Or il n'est guère difficile de constater de visu le manque de suivi des règles d'hygiène et la non-application des consignes de sécurité en matière de prévention des risques de contamination. Pour les experts, il est aujourd'hui formellement établi que 80% des maladies nosocomiales sont transmises par les mains, ce qui n'empêche pas de nombreux praticiens et techniciens de la santé de faire fi d'un geste aussi simple que celui qui consiste à se laver les mains avant ou après un acte médical (consultation, administration d'une injection, traitement d'une plaie…). Par oubli, mauvaise habitude, manque de formation continue, absence d'eau et de savon, ce genre de comportement néfaste est, hélas, bien présent dans nos structures de santé. Les spécialistes attirent également l'attention sur une pratique loin d'être moins dangereuse : le recrutement de simples femmes de ménage pour l'entretien des différents services. Au-delà du fait que ces employées ne sont pas, elles-mêmes, protégées contre les risques de contamination, il est utile de signaler que l'entretien dans les établissements de santé est une affaire d'agents spécialisés. A cette grave carence viennent s'ajouter le manque, voire l'inexistence de produits et de matériel de nettoyage adéquats, ainsi que l'absence de formation sur les bases de l'asepsie et les dangers des infections nosocomiales, dont devrait bénéficier tout le personnel exerçant dans ces lieux à risque élevé.