«Les établissements hospitaliers, d'une manière générale, doivent connaître une refonte généralisée afin d'améliorer la prise en charge des malades. Il est impératif également de pallier la disparité flagrante en matière de santé constatée entre le nord et le sud du pays. La qualité de l'accueil des malades laisse à désirer ». C'est ce qui ressort du rapport de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme portant sur la visite des établissements hospitaliers établi durant l'année 2008/2009. Avec l'accord du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, la commission a déployé trois groupes de travail en vue d'effectuer des visites auprès de 85 hôpitaux répartis sur dix wilayas. L'objectif était d'étudier les conditions de mise en œuvre du droit à la santé et surtout la prise en charge des malades dans les unités hospitalières relevant du secteur public. Les spécialistes ont passé au peigne fin tous les services de soins et tout ce qui est en relation avec le malade. Ils ont, en effet, vérifié aussi bien les conditions de prise en charge des malades que la situation professionnelle du personnel médical. Ils se sont rendus au chevet des malades dans la matinée et même tardivement dans la nuit et se sont entretenus avec les gardes malades. Ils ont visité les établissements de santé mentale, les pharmacies des établissements hospitaliers, les laboratoires, les cuisines et autres services et se sont enquis des conditions d'hospitalisation, de l'accès aux hôpitaux, de la restauration et de l'hygiène. Les responsables des établissements ont été également sollicités en vue d'étudier la politique de la hiérarchisation et de voir également la cohérence des spécialités des CHU. L'aspect environnemental est également pris en charge par les groupes de travail, lesquels ont demandé des explications quant au ramassage et l'incinération des déchets hospitaliers à risque infectieuse. Constitué d'une centaine de pages, le rapport de la commission dresse un état des lieux des hôpitaux algériens loin d'être reluisant et propose des recommandations à même de remédier aux carences constatées lors des visites. Par ailleurs, le seul point positif inscrit dans le rapport est le bon entretien des morgues. l Services des urgences : il y a urgence Les urgences des hôpitaux dans leur quasi-totalité manquent de moyens et d'équipements techniques. Certains médecins exercent sans même avoir le matériels le plus nécessaire tels les stéthoscopes. Les médicaments de première urgence font défaut. Les malades sont souvent pris en charge par des internes. Quant à la garde, elle n'est pas effective, souligne-t-on dans le rapport de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme. Celle-ci prône l'augmentation du nombre de médecins urgentistes ayant de l'expérience en mettant à leur disposition les moyens de soins les plus adéquats et surtout assurer l'hygiène et un planning pour la garde. l Identification du cadre médical : «Non-respect de la blouse » Les couleurs de la blouse constituant l'instrument d'identification des différentes catégories du personnel médical ne sont pas respectées. Il y a même des médecins qui exercent en tenue civile, « ce qui rendait leur identification en tant que praticiens extrêmement difficile dans les couloirs de l'hôpital ». Dans les maternités visitées, la couleur de la blouse de la sage-femme était méconnue des personnels en poste. Cela s'ajoute à l'absence du port de badges d'identification.