Résumé de la 71e partie n Un rocher s'est abattu sur la grotte où trois jeunes hommes s'étaient réfugiés pour passer la nuit. En dépit de leurs efforts, ils ne parvinrent pas à faire bouger le rocher. Les malheureux sont désespérés car qui viendrait les chercher dans cette grotte ? Un des compagnons soupire. — Il ne nous reste qu'à prier Dieu de nous délivrer ! On se met à prier, mais le rocher ne bouge pas. Un des compagnons propose : — Et si chacun de nous rapporte un acte méritoire qu'il a accompli dans sa vie ? Dieu Très Haut aurait peut-être pitié de nous et nous secourrait ! — Oui, c'est une bonne idée ! Ils se mirent près de l'entrée obstruée et l'un des jeunes hommes commence : — «ô, mon Dieu ! Mes parents, deux vieillards âgés, vivaient avec moi. Le soir, je ne donnais du lait que je trayais à personne d'autres de ma famille ni à mes bêtes, avant eux. Un jour, je m'éloignais à la recherche de pâturages et je tardais tellement qu'à mon retour, je les trouvais endormis. Je trayais mes bêtes et je m'approchais d'eux. il me répugnait aussi bien de les réveiller que de servir ma famille avant eux. Je restais à leur chevet, le pot entre les mains, attendant qu'ils se réveillent. Je restais ainsi jusqu'à l'aube, et mes enfants geignaient à mes pieds. Quand ils se sont réveillés, ils ont pris leur lait. Ô Dieu ! Si j'ai fait cela par désir de Ta Face, écarte de nous ce rocher ! » Le rocher s'est écarté un peu, mais les compagnons ne pouvaient encore sortir. Le deuxième compagnon dit : — «Dieu ! j'aimais passionnément la fille de mon oncle paternel et je la poussais à se donner à moi, mais elle refusait. Une année, elle est venue me retrouver et je lui ai donné cent vingt pièces d'or pour qu'elle se donne à moi. Elle a accepté et alors que je m'apprêtais à prendre possession d'elle, elle m'a dit : «Crains Dieu, et agis selon la loi !» J'ai alors renoncé à elle et j'ai abandonné l'or que je lui ai donné. ô, Dieu, si j'ai fait cela par désir de Ta Face, écarte le rocher de nous !» Le rocher bougea encore un peu, mais pas suffisamment pour laisser les jeunes hommes sortir. Le troisième jeune homme dit : — «Ô Dieu ! j'ai remis à mes ouvriers leurs salaires, à l'exception d'un homme qui était parti avant que je ne lui ai donné son dû. J'ai fait fructifier ce qu'il m'avait laissé jusqu'à le centupler. Un jour, il est revenu et je lui ai tout donné : grains, vaches, moutons ! J'espérais qu'il allait me laisser quelque chose, mais il a tout pris et il ne m'a rien laissé. ô, Dieu, si j'ai fait cela par désir de Ta Face, écarte le rocher de nous !» Le rocher s'est alors ébranlé. Les compagnons se mirent à crier. — Le rocher s'est écarté ! — Nous pouvons sortir ! Ils sortirent, en effet. —Ainsi donc, nos actions méritoires ont été agréées par Dieu…! Et l'une de ces actions méritoires est l'amour et le respect dus aux parents… Un amour qui passe avant celui de l'épouse et des enfants ! (à suivre...)