Résumé de la 3e partie n L?oncle du jeune Ahmed raconte à son neveu comment, un jour qu?il voyageait en compagnie de six hommes, il est tombé nez à nez avec un géant qui n?avait qu?un ?il planté au milieu du front. ? Le géant allait en avant, poussant devant lui ses moutons et nous le suivions. Il me semblait que nous-mêmes étions des moutons qu?on conduisait à l?abattoir ! Un de mes compagnons se penche vers moi : «C?est un ogre», dit-il. Ces propos me plongent dans une grande frayeur car, les ogres, je le savais, se repaissent de la chair humaine. Mon compagnon ajoute, comme pour me rassurer : «Mais celui-ci semble correct, puisqu?il nous offre l?hospitalité !» Je ne voulais pas faire part à mon compagnon de mes appréhensions. Et c?est le c?ur plein de terreur que nous arrivons à la demeure du monstre. C?est une gigantesque caverne creusée dans le flanc d?une montagne. L?ogre l?a obstruée avec un gros rocher, empêchant ainsi quiconque d?y entrer. D?un geste puissant, il écarte cette roche que quatre-vingt-dix-neuf hommes auraient eu de la peine à faire bouger et, en souriant, il nous dit : «Entrez, vous êtes les bienvenus chez moi.» Nous entrons les premiers, puis le géant fait entrer son troupeau, et de la même façon que précédemment, il replace le rocher, refermant de nouveau l?entrée de la grotte. J?ai pensé aussitôt : «Nous voilà pris au piège !» Il fait noir à l?intérieur, mais nous apercevons, brillant comme un fanal, l??il du monstre. Il allume un gigantesque feu, place des tisons dans chaque coin de la grotte et celle-ci s?éclaire aussitôt. «Vous devez avoir faim ! dit le géant. ? Oh, oui, disent mes compagnons, oubliant leur terreur. ? Alors, dit le monstre en souriant, je vais vous régaler.» Il saisit un mouton par les cornes et l?égorge d?un coup. Il le dépèce, le vide et le met à rôtir. L?odeur de la viande envahit délicieusement la caverne et j?avoue que mon appétit, un moment étouffé par la peur, s?est réveillé. Le compagnon qui m?a parlé tout à l?heure se penche vers moi. «Tu vois, dit-il, c?est un ogre correct, il connaît et pratique les lois de l?hospitalité.» Et il se frotte les mains. «Nous allons nous régaler !» Comme je ne manifestais pas le même enthousiasme que lui, il ajoute : «Tu n?as donc pas faim ? ? Si, ai-je dit. ? Alors, mange et oublie tes craintes !» Le mouton étant à point, l?ogre l?enlève de la broche et le pose devant nous. «Mangez», dit-il. (à suivre...)