Son premier meurtre ? et l'un de ceux pour lequel il a été condamné ? est celui d'une toute jeune femme avec laquelle il sortait. Il avait 14 ans, et elle avait repoussé ses avances sexuelles. Selon l'accusation, il l'a enlevée et emmenée dans un endroit isolé, où il l'a violée. Il a coupé sa poitrine avec un couteau et a jeté la jeune femme ? encore vivante ? dans un puits, où il l'a laissé agoniser. L'accusation affirme que d'autres membres de son gang ont corroboré cette version. L'accusation n'a pas voulu fournir plus de détails concernant les six autres meurtres, excepté que lors de plusieurs d'entre eux, il y avait eu viol. Il est très rare qu'un meurtrier face les premières pages des journaux au Salvador, mais les procureurs ont dit que Gustavo Adolfo Morales s'était distingué par sa brutalité. Bien que le Salvador soit un pays très violent (de nos jours, le taux de meurtres est 12 fois plus élevé qu'à New York, et plus de gens sont tués chaque semaine que durant la guerre civile !), cet adolescent et ses crimes ont choqué la nation tout entière. En 1999, environ 20 familles se sont enfuies du quartier où Gustavo Morales a grandi, lorsque le jeune tueur ? avec 7 autres mineurs en détention provisoire ? assomme un surveillant et s'enfuit durant quelques heures. «Je suis parti parce que j'avais peur et parce qu'on m'avait prévenue que le gang allait enlever l'une de mes filles», dit une voisine, qui n'a pas donné son nom par peur des représailles. Heureusement, ces familles ont pu rapidement revenir chez elles puisque Gustavo Morales a été capturé alors qu'il tentait de monter dans un bus. Son évasion a également poussé le président Francisco Guillermo Flores Perez à proposer l'élimination de certaines protections pour les criminels mineurs. Un groupe de rap local, Mecate, a sorti une chanson qui raconte les «exploits» de Gustavo Adolfo Morales. Cette chanson a fait un tabac sur les radios locales, jusqu'à ce que le ministre de l'Intérieur rappelle officiellement aux stations de radio «le droit du gouvernement à interdire une chanson qui offense la décence publique»... Actuellement, Gustavo Adolfo Morales est emprisonné dans la zone de haute sécurité d'un centre de détention, une ancienne caserne de l'armée. Ses codétenus sont des hommes, des adultes, emprisonnés pour des crimes qu'ils ont commis alors qu?ils étaient mineurs.