Résumé de la 11e partie Les mères de Leslie Mahaffy et de Kristen French vinrent expliquer à la barre ce que la mort de leur fille signifiait pour leur famille. sachant que la population allait protester contre le «plea bargain», le procureur Murray Segal choisit de faire une déclaration. «Pourquoi pas une peine plus lourde à la lumière de ces actes abominables ? Parce que sans elle, la vérité sur ces affaires aurait pu ne jamais être connue. Plaider coupable est le signe d'un remords. Son âge, son casier judiciaire vierge, les abus et l'influence de son époux, et son rôle tout de même secondaire, ont été des facteurs. Elle ne commettra plus de crime.» En fait, l'accusation ne possédait pas (encore) réellement de preuves directes contre Bernardo et le témoignage de Karla était la meilleure preuve de la culpabilité du jeune homme. En quelque sorte, l'accusation «ne pouvait pas faire autrement». Le 6 juillet 1993, Karla Homolka fut reconnue coupable des homicides de Leslie Mahaffy et Kristen French, pour lesquels elle avait plaidé coupable, et fut condamnée à une peine totale de 12 ans de prison. La sentence maximum pour l'homicide est, au Canada, la perpétuité, mais le juge nota qu'elle est «réservée aux pires crimes commis par les pires assassins». Malgré tout, bien des gens furent étonnés par l'indulgence de sa peine car Homolka pouvait être libérée sur parole dès 1997. Même Bernardo trouva que la peine était bien trop légère... En août, elle commença une procédure de divorce. En avril 1994, on annonça que l'audience préliminaire de Bernardo n'aurait pas lieu et qu'on allait directement passer au procès. Peu après, Karla Homolka et Paul Bernardo étaient officiellement divorcés. Le procès de Bernardo ne commença en fait que deux ans après son arrestation. L'une des raisons de ce délai était que Bernardo avait placé son premier avocat, Ken Murray, devant un dilemme moral. Il lui avait confié les vidéos que Karla et lui avaient filmées durant les viols et les meurtres, pensant qu'ainsi les cassettes ne tomberaient jamais entre les mains de l'accusation. Néanmoins, l'accusation savait par Karla que les vidéos existaient et avait enregistré les conversations entre Murray et Bernardo. La tension monta et Murray finit par craquer. Il donna les cassettes à l'accusation et se retira de l'affaire. Un autre avocat, plus aguerri, John Rosen, devint le nouvel avocat de Bernardo. Bernardo arriva à son procès le 18 mai 1995. Les cassettes vidéo étaient des preuves extrêmement importantes. Bernardo était accusé de deux meurtres avec préméditation, de deux viols aggravés, de deux enlèvements, de deux détentions de force et d'avoir «accompli des monstruosités sur un corps humain». Le premier jour, le procureur Ray Houlahan décrivit une avalanche de dégradations sexuelles, de brutalités et de meurtres. Il expliqua en détail que l'accusation pensait que Paul avait tout d'abord dominé Karla Homolka, la réduisant au rôle de victime consentante par des abus physiques et mentaux systématiques. Puis il l'avait utilisée pour réaliser ses fantasmes sexuels dans le viol de Tammy Homolka. Incapable de se libérer du contrôle de Bernardo et terrifiée par la possibilité qu'il révèle à ses parents son rôle dans la mort de sa s?ur, elle avait alors pris part aux viols et aux meurtres de Kristen French et Leslie Mahaffy. (à suivre...)