Espace n Les "kafalas cafés" initiées par l'association Aaefab constituent un moyen pour les parents adoptifs, de se rencontrer et d'échanger leurs préoccupations et leurs sentiments. Ils parlent librement de leurs difficultés et cherchent des réponses à leurs interrogations entre eux ou encore avec les membres de l'association. L'espace est considéré comme une bouffée d'oxygène puisqu'ils peuvent y discuter d'autant que les structures spécialisées où trouver aide, conseils et assistance sont quasiment inexistantes. En discutant, ils peuvent, par exemple, se faire une idée du moment propice pour dire la vérité à l'enfant adopté. Ils se réfèrent aux expériences de certains parents qui ont déjà passé cette épreuve. «Ces cafés ont pour but de rassembler les parents pour leur permettre de discuter de leurs problèmes et de leurs appréhensions», nous dira Mme Guessoum, la vice-présidente de l' Aaefab. Au cours d'un récent séminaire national, parents et associations n'ont pas manqué de revendiquer le droit d'inscrire leurs enfants sur leurs livrets de famille. Le représentant de l'association Collectifs enfants d'Algérie a estimé que sur le terrain, il y a un certain nombre de dysfonctionnements, tandis qu'un autre participant a tenu à préciser qu'en matière de charia, les choses sont bien claires, à savoir qu'un enfant adopté «makfoul» ne peut avoir les mêmes droits qu'un enfant biologique. Un autre parent adoptif, cadre supérieur dans le secteur des affaires sociales, n'a pas omis de faire part de son inquiétude sur le sort de sa fille de 8 ans à qui il vient d'avouer difficilement la vérité. «Je ne sais pas à partir de quel âge il faut dire la vérité à l'enfant. En tant que père adoptif, je suis en train de combattre et il y a beaucoup de choses à revoir, à commencer par les textes. Il faut trouver un consensus entre tous ceux qui gèrent le problème de la révocabilité. Il faut aussi que la mère biologique donne son accord par un acte authentique. Enfin, il est nécessaire de calculer l'allocation pour la garde payante en fonction du pouvoir d'achat», a-t-il affirmé. Sur au autre registre, la représentante du bureau d'Alger de l'Unicef, Mme Doria Merabtine, affirme que la kafala, contrairement aux orphelinats et autres institutions, a permis à des milliers d'enfants algériens privés de familles d'intégrer une cellule familiale et d'avoir une vie tout ce qu'il y a de plus normal. «Débattre de l'amélioration de la kafala, c'est affirmer la détermination pour que ce lieu affectif qui est la famille, prenne tout son sens», estime-t-elle.