2116 enfants ont été pris en charge dans le cadre de la kafala en 2006. Réalité amère. Près de 3000 enfants naissent chaque année en Algérie hors mariage. Un chiffre susceptible de progresser du fait de l'aggravation des maux sociaux et de l'accentuation des déséquilibres au sein de la famille. L'Etat a mis en place des établissements devant accueillir les enfants privés de famille. Ces enfants sont recueillis par des familles dans le cadre de la kafala. La kafala est un puissant moyen d'encourager l'accueil des enfants privés de famille surtout depuis l'introduction du complément au décret relatif au changement de nom (n°92-24 du 13 janvier 1992), autorisant la concordance de nom entre le parent «kafil» et l'enfant «makfoul». L'amélioration des conditions de la kafala a été débattue, hier, lors d'un séminaire organisé par l'Association algérienne «enfance et familles d'accueil bénévole (Aaefab)» en collaboration avec l'Unicef et le Ciddef. Mme Hamza, du ministère de la Solidarité nationale, a affirmé que 2116 enfants ont été pris en charge dans le cadre de la kafala en 2006. De son côté, le président de l'Aaefab, M.Mourad Preure, a rappelé les principaux objectifs de son association. Il s'agit d'assurer une famille à tout enfant qui en est privé, de son intégration dans la famille d'accueil et de diffuser les meilleures pratiques. Cependant, il estime que beaucoup reste à faire pour une intégration complète de l'enfant dans sa famille et pour assurer son devenir dans la société. Dans ce sens, la vice-présidente de l'association, Mme Nadira Guessoum, a parlé des mesures susceptibles d'enrichir le dispositif législatif en matière de prévention de l'abandon d'enfants et de kafala. C'est ainsi qu'elle propose de faire de nouveaux livrets de famille adaptés à la kafala. Autrement dit, elle insiste pour que l'enfant recueilli par kafala soit porté sur le carnet de famille du kafil avec mention marginale de la date du jugement ou de l'acte notarié ayant prononcé la kafala. «Des actions sont déjà engagées par l'association dans ce cadre avec les différentes institutions concernées, notamment les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Solidarité nationale», a indiqué Mme Guessoum. Cette disposition, qui représente la préoccupation principale pour les familles d'accueil bénévoles, ajoute la vice-présidente de l'association, est impérative pour assurer une intégration harmonieuse de l'enfant dans le milieu familial qui l'a recueilli et les institutions avec lesquelles il est en rapport (établissements scolaires, mairies...) tout en respectant la loi qui distingue le statut de l'enfant biologique de celui de l'enfant recueilli en kafala. La conférencière a également présenté les «kafalas cafés» initiés par l'association, une occasion pour des parents de se rencontrer et de se sentir moins isolés face à leurs difficultés et à leurs interrogations.