Constat n La sécurité alimentaire de notre pays ne peut être assurée sans la mise en place d'une collaboration étroite entre le secteur de l'agriculture et celui de l'industrie. Plus que jamais, les agriculteurs et les industriels sont tenus de travailler ensemble, ont souligné, hier, dimanche, les participants à la rencontre organisée conjointement par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et la Chambre nationale de l'agriculture (CNA) autour du thème «Agriculture-industrie : des synergies fertiles». C'est que pour eux, les acteurs des deux secteurs ne se sont jamais concertés. «Le potentiel de développement d'un partenariat harmonieux entre l'agriculture et l'industrie n'a pas été exploité par notre pays», a indiqué le président du FCE, Réda Hamiani. Les agriculteurs et les industriels «ont évolué dans l'incompréhension et l'appréciation erronée des données du pays», a affirmé, pour sa part, le président de la CNA, Chérif Ould-Hocine. Selon lui, le sort des agriculteurs est intimement lié à celui des industriels et vice-versa. «La collaboration est inévitable et indispensable», a-t-il poursuivi. Cependant, la politique économique suivie jusque-là n'a pas permis de rapprocher les deux parties en ce sens qu'elle a encouragé l'importation au détriment de la production. Résultat : notre facture alimentaire a presque doublé en 5 ans, «passant de 2,5 milliards de dollars en 2003 à près de 5 milliards de dollars en 2007», a fait remarquer le président du FCE. Pis encore, «nous importons de plus en plus de concentré de tomates alors que des capacités nationales sont mises à l'arrêt», a-t-il regretté. Cette rencontre de deux jours, la première du genre, vise à «faire l'état des lieux, filière par filière, évaluer les potentiels de production, agricole et agro-industriel» entre autres. A cet effet, 7 ateliers-filières ont été formés. Cela étant, d'importants efforts ont été consentis par les pouvoirs publics afin de développer le secteur agricole, ont relevé certains intervenants. Sur ce registre, Omar Aït Ameur, directeur d'études au ministère de l'Agriculture, a rappelé que 400,261 milliards de dinars ont été mobilisés entre 2000 et 2007. Toujours est-il que l'agriculture n'est pas aussi bien lotie qu'on le pense, a noté, de son côté, Hocine Abdelghafour, cadre au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. «Les conditions climatiques très sévères, les terres cultivables limitées et très peu extensibles, les ressources en eau qui ne sont pas toujours disponibles sont autant de facteurs défavorables», a-t-il affirmé à ce propos. Pour autant, «il nous faudra produire tout ce qu'on peut produire chez nous, en accordant la priorité aux produits alimentaires de base», a-t-il enchaîné, après avoir constaté que le taux de couverture des besoins nationaux en huiles végétales et en blé est de seulement 5% et 36% dans l'ordre.