Débat n Les participants au colloque national sur l'histoire de la ville de Tlemcen et ses érudits, organisé les 16 et 17 juin, ont recommandé d'orienter les chercheurs pour «s'intéresser davantage à l'histoire locale». Ils ont fait appel à «la réécriture de l'histoire qui doit être confiée aux chercheurs spécialisés en histoire». La commission scientifique de ce colloque a souligné l'importance de cette initiative qui vise à inculquer l'esprit d'originalité scientifique aux travaux, tout en souhaitant la poursuite de ce genre de rencontres sur les érudits et l'histoire. Les travaux de la seconde journée ont été marqués par la présentation de conférences traitant en général de l'histoire contemporaine notamment du «Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) de la zone de Tlemcen à la veille du déclenchement de la guerre de libération», animée par l'historien Djilali Bligha Abdelkader de l'université de Tlemcen. Le conférencier a donné un aperçu sur les activités du MTLD (1950-1954), notamment la découverte de cellules organisées spéciales à Tlemcen et l'interpellation des membres de ce mouvement à Aix-en-Provence, faisant remarquer que leur nombre ne cessait de s'accroître en dépit des atrocités dont ils faisaient l'objet par la soldatesque coloniale. Le professeur Benhaouidka Ali de l'université de Sidi Bel-Abbès a traité, de son côté, la personnalité de Mourad Boudia Bachir. Il a ainsi mis en exergue le rôle de ce militant dans le mouvement nationaliste au sein du Parti du peuple algérien (PPA) avant son adhésion à la Confédération du travail (communiste) dont il a saisi la tribune pour revendiquer les droits nationaux. Le Dr Ould Benia Karim de l'université de Sidi Bel-Abbès a, quant à lui, animé une conférence intitulée «L'histoire de la région de Tlemcen à travers les archives d'Aix-en-Provence», qualifiés de confidentiels et dans laquelle il a décrit comment certaines personnalités nationalistes, telles Bachir Benghabrit, étaient surveillées de près par la police coloniale. Ce dernier, homme de culture, a réussi à décrocher des postes importants dont celui de diplomate au Maroc, mais ceci n'a pas empêché la police coloniale de le surveiller. Parmi ses principales activités, a noté l'intervenant, sa contribution à la construction de la mosquée de Paris et la revendication d'identifier les tombes des Algériens morts lors de la Première Guerre mondiale. Le docteur Belarbi Khaled, professeur d'histoire à l'université de Tlemcen, a indiqué, pour sa part, que cette rencontre, qui a attiré un nombre important de chercheurs et historiens venus des différentes universités du pays, avait pour but de mettre l'accent sur l'histoire de la ville de Tlemcen, en signalant que les recherches et études qui seront animées lors de cette rencontre contribueront à redynamiser les richesses archéologiques que recèle la ville de Tlemcen. Il a ajouté que l'étude de l'histoire de Tlemcen entre, à l'instar des autres régions du pays, dans ce cadre en nécessitant des recherches scientifiques réalisées par ses enfants au lieu des écrits étrangers qui comportent des «déviations et tares».