Les saturnales étaient célébrées par les Romains ainsi que dans l'Empire romain. Les auteurs latins les considèrent comme antérieures à la fondation de Rome. On les attribue tantôt aux dieux ou aux héros tels Janus ou Hercule, tantôt à l'initiative des Grecs. On pensait que les Grecs favorisaient, plus qu'aucun autre peuple, l'égalité des hommes : l'un des principaux objectifs de ces fêtes était, en effet, d'abolir la frontière entre les maîtres et les esclaves. Les esclaves faisaient ce qu'ils voulaient et ils échangeaient même leurs vêtements avec leurs maîtres, pour les mettre dans la même condition qu'eux. On retrouve, ici, un des principaux éléments du carnaval aussi bien ancien que moderne : l'abolition de la condition sociale, pour permettre à chacun de s'exprimer, voire, comme ce sera le cas, dans les carnavals maghrébins, à critiquer les autorités, y compris les autorités religieuses. Pendant les saturnales, on fermait les tribunaux, pour n'avoir à juger personne, les écoles vaquaient et on n'entreprenait aucune guerre. On se répandait dans les villes et les campagnes, on se déguisait, on jouait des scènes grivoises, on s'adonnait à des licences. La fête ne durait, au début, qu'une journée. Auguste l'a portée à trois jours et Caligula, lui, en a ajouté un quatrième. On adorait Saturne, dont on promenait la statue. On lui faisait des offrandes, notamment des objets à figures humaines, ce qui montre, qu'autrefois, on procédait à des sacrifices humains.