Certitude n Participera ou ne participera pas ? La polémique aura longtemps enflé. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que l'Algérie sera bel et bien présente à la rencontre de Paris le 13 juillet, au plus haut niveau même. C'est du moins ce qu'a laissé entendre, jeudi, le SG du RND, Ahmed Ouyahia, sur les ondes de la Chaîne II. Ahmed Ouyahia a déclaré qu'il ne voyait «aucun inconvénient» à ce que l'Algérie soit représentée au sommet de Paris du 13 juillet autour du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) cher au président français, Nicolas Sarkozy. M. Ouyahia a même déclaré qu'«il n'y pas de mal que l'Algérie y soit représentée au plus haut sommet de l'Etat». Selon lui, trop de «bruit» aura été entretenu autour de la présence ou non de l'Algérie à ce sommet, et ira jusqu'à tancer les partisans de la thèse selon laquelle l'Algérie ne devrait pas y participer, encore moins adhérer au projet de Nicolas Sarkozy, sous prétexte que l'Etat d'Israël y est également associé. A ceux-là, M. Ouyahia recommandera de se rappeler que l'Algérie aura, auparavant, fait partie intégrante du Traité de Barcelone (1992), en présence, outre des Etats d'Israël et de Palestine, de tous les pays prétendants, aujourd'hui, audit projet. «La ferveur entourant ce sommet est, à mon sens, exagérée par rapport aux autres parties occidentales et arabes», a dit M. Ouyahia qui ajoute que le motif des opposants au projet de l'UPM mériterait «méditation». Attendu sur la question de la révision constitutionnelle, Ahmed Ouyahia n'y est pas allé par trente-six chemins pour dire clairement qu'«il y aura bel et bien révision de la loi fondamentale du pays». Quand ? «Seul le président est habilité à se prononcer sur la date», réplique-t-il. Selon M. Ouyahia, «la Constitution est faite pour être révisée» non sans insister sur le fait que l'on devrait, en revanche, respecter certains principes fondamentaux de la nation (tels les principes républicains, l'équilibre des institutions, etc.). Le SG du RND se dit, en outre, favorable à la non-limitation des mandats pour le président que «certains» assimilent, selon lui, à un «sacrilège». Quant aux bruits qui ont couru récemment, plébiscitant Ouyahia au poste de vice-président lorsqu'il y aura révision de la Constitution, le chef du RND n'a pas voulu se prononcer sur ce point, laissant, néanmoins, le soin au président Bouteflika d'en décider lui-même. M. Ouyahia affirme, par ailleurs, n'«avoir assumé qu'un devoir vis-à-vis du président et du pays qui m'a tout donné», en représentant le président Bouteflika dans des rencontres internationales. Certains ont vu en cela «un retour en grâce» de l'ancien chef de gouvernement. «Ce n'est que pure spéculation», 3e congrès du RND : les 25, 26 et 27 juin à Alger l Ahmed Ouyahia a annoncé que le 3e congrès de son parti aura lieu les 25, 26 et 27 juin à l'hôtel El-Aurassi, à Alger. Dans un esprit de concertation, des 180 000 militants du RND, 78 000 ont été destinataires de questionnaires pour émettre des suggestions, indique M. Ouyahia. Selon M. Ouyahia, quelque 500 congressistes ont d'ores et déjà émis leurs opinions. Tout en assurant qu'«il n'y aura pas de résolutions révolutionnaires» à l'issue du 3e congrès, M. Ouyahia déclare d'ores et déjà qu'une «résolution spéciale» relative aux questions socioéconomiques sera dégagée à la fin des travaux. Une résolution «politique» sera d'emblée dégagée à l'issue du congrès qui conforte le RND comme «une force républicaine et démocratique, novembriste et contre le terrorisme». M. Ouyahia, que les observateurs donnent partant pour sa propre succession à la tête du RND, rassure que les travaux du congrès s'annoncent «sous de bons augures». Le leader du RND annonce également que la présence de la gent féminine sera plus importante au prochain conseil national, à hauteur de 25%, soit plus d'une soixantaine de femmes. Ces dernières étaient, précise l'invité de la radio, 35 lors du 2e CN et seulement 12 au 1er congrès. Entre autres décisions importantes, M. Ouyahia annonce la prochaine création de «clubs de réflexion». Ceux-ci regrouperont aussi bien des citoyens que des militants du RND. Ils se pencheront sur plusieurs questions d'ordre économique, politique et social du pays et même sur le plan international.