Vision n Le président français a appelé au gel de la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem. «Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, le gel de la colonisation, principal obstacle à la paix, est primordial. Nous condamnons toute décision unilatérale qui préjuge le règlement final et porte atteinte à la viabilité du futur Etat palestinien et au processus politique en cours», rapporte, ce lundi matin, le quotidien Al-Quds. «Et je veux redire ici notre exigence, inscrite dans la Feuille de route que les parties se sont engagées à respecter à Annapolis, d'un gel complet des activités de colonisation, y compris celles liées à la croissance naturelle, y compris à Jérusalem-Est», a ajouté M. Sarkozy, qui a entamé, hier, dimanche, une visite en Israël et en Cisjordanie. Interrogé sur le statut de Jérusalem, dont la partie orientale a été annexée par Israël après sa conquête en juin 1967, M. Sarkozy a affirmé que «la France, comme le reste de la communauté internationale, considère que cette question doit s'inscrire dans le cadre du règlement négocié entre les parties, conformément au droit international». «Il ne pourra y avoir de paix excluant Jérusalem, la Cité de la Paix, qui a vocation, selon moi, à devenir la capitale des deux Etats. Bien entendu, le moment venu, la communauté internationale et notamment l'Union européenne pourront contribuer, par le biais de garanties, à la mise en place de solutions pratiques pour assurer la mise en œuvre de l'accord, s'agissant notamment de la question de l'accès aux Lieux Saints», a-t-il ajouté. La poursuite de la colonisation, notamment à Jérusalem-Est, qu'Israël entend garder sous sa souveraineté dans le cadre d'un éventuel accord avec les Palestiniens, est la principale pierre d'achoppement entravant les négociations relancées en novembre 2007 à la conférence d'Annapolis aux Etats-Unis. Pour aboutir, enfin, «après tant de rendez-vous manqués et de désillusions, et si on ne veut pas voir le processus initié à Annapolis s'enliser, il faut, sans plus attendre, des avancées politiques décisives, il faut des changements concrets sur le terrain», a ajouté le président français. A propos de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis près d'un an, M. Sarkozy a affirmé «ne pas oublier que ce territoire fera partie du futur Etat palestinien» et il a déploré le blocus qui y est imposé par Israël. Au deuxième jour de sa visite d'Etat en Israël, M. Sarkozy va relancer devant la Knesset – le Parlement israélien – son appel à la création d'un Etat palestinien et redemander aux Israéliens de prendre «des risques pour la paix, tout de suite». Le président français doit également rencontrer au consulat général de France, à Jérusalem-Est, une douzaine de personnalités palestiniennes, avant de retrouver, demain mardi en Cisjordanie, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.