Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé lundi dans un message au roi Mohammed VI "partager l'inquiétude" de celui-ci au sujet de Jérusalem, a-t-on indiqué de source officielle marocaine. "Je partage votre inquiétude concernant Jérusalem", a écrit M. Sarkozy dans un message adressé au souverain marocain en réponse à une lettre que ce dernier lui avait adressé en sa qualité de président du Comité El-Qods (Jérusalem-Est), qui relève de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Le roi du Maroc a envoyé le 27 octobre un message au secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon ainsi qu'aux membres permanents du Conseil de sécurité dans lequel il leur demande d'intervenir pour arrêter la construction d'une synagogue dans un quartier musulman de Jérusalem-Est. Selon cette source officielle marocaine, le président français a affirmé que son pays "s'oppose à toute action qui préjugerait du résultat des négociations sur le statut final ou qui porterait atteinte au processus de paix en cours". De même source, le président français a indiqué que "les activités de colonisation constituent un obstacle sur le chemin de la paix et la France, tout comme l'Union européenne, s'est prononcée pour le gel complet de la colonisation dans l'ensemble des territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est". "Comme je l'ai dit à la Knesset en juin, a-t-il ajouté, il ne peut y avoir de paix qui exclurait Jérusalem, qui a vocation à devenir la capitale de deux Etats, Israël et la Palestine." Toujours selon la même source, M. Sarkozy a ajouté que "la France entend poursuivre ses efforts en vue de la paix dans la région", affirmant qu'il est "particulièrement attentif au respect de l'intégrité de Jérusalem, ville trois fois sainte". À Jérusalem, l'organisation juive Ateret Ha Cohanim, qui s'est fixé comme but de "judaïser" la Vieille Ville de Jérusalem, a organisé le 12 octobre une cérémonie pour marquer l'achèvement de la première phase de "travaux de rénovation" d'une synagogue datant du XVIe siècle et située à une centaine de mètres de l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam. Des travaux se poursuivent sur le site, au grand dam des autorités religieuses musulmanes. Le statut de Jérusalem-Est, annexée par Israël après sa conquête en 1967 et qui inclut la Vieille Ville abritant des lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, a fait achopper les négociations de paix israélo-palestiniennes à plusieurs reprises. R. I./Agences