Recul n En avril dernier, le taux d'accroissement annuel de la population a été estimé à 1,7% durant la décennie 1998-2008. Ce taux est en recul par rapport aux trois dernières décennies. Le 5e recensement général de la population et de l'habitat (Rgph) a arrêté le nombre d'habitants à 34,8 millions résidant régulièrement en Algérie jusqu'au 16 avril 2008. Ce volume global montre que la population s'est accrue de six millions de personnes depuis le recensement réalisé en 1998. A l'époque, la population avait été estimée à 29,1 millions d'habitants. D'après des estimations avancées par l'Office national des statistiques (ONS), la population sera de 45 millions d'habitants en 2030. Selon l'office, ce volume de la population comprend trois composantes : la population des ménages ordinaires et collectifs (34,3 millions de personnes), les nomades (230 000) et la population résidant dans les établissements spécialisés, à l'exemple des maisons de vieillesse (300 000). Le taux d'accroissement annuel, au regard des résultats du dernier recensement, est de 1,7% durant la dernière décennie. Ce même taux a été de 2,1% pour la période 1987-1998, 3 % pour la période 1977-1987 et 3,2% pour la décennie 1966-1977. Une explication ? «La baisse du taux d'accroissement de la population a été possible grâce, essentiellement, à l'urbanisation et à l'éducation, auxquelles il faudrait ajouter l'espérance de vie qui est passée de 47 ans dans les années 1960 à 76 ans en moyenne actuellement», a affirmé, le 16 juin, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Le ministre rendait publics les premiers résultats du 5e Rgph. «Cela veut dire aussi qu'il y a eu amélioration dans tous les domaines, notamment en matière d'alimentation», a ajouté le ministre. La baisse du taux d'accroissement a influé sur le nombre moyen de personnes par ménage (taille du ménage). Les premiers résultats du dernier recensement font ressortir que cette taille est de 5,9 personnes par ménage. La tendance est, là aussi, à la baisse, étant donné que cette taille était en effet de 6,6 personnes en 1998 pour l'agglomération chef-lieu. Par ailleurs, les résultats préliminaires du recensement montrent que 86% de la population vit dans les villes, dont la majorité est concentrée sur le littoral. Dans les années 1960, 1970 et 1980, «la population urbaine n'était que de 30% et le reste était rural». «Cela signifie que les 2/3 de la population des villes sont des personnes venues récemment de la campagne», a expliqué le ministre. Pour sa part, la population des nomades est concentrée pour 73%, soit 168 000 personnes, dans six wilayas des Haut-Plateaux et du sud du pays.